JE PENSE TRÈS HONNÊTEMENT, TEL QUE J’AI VU LE PRÉSIDENT ET SON ÉPOUSE MOBILISES POUR LA CAN FÉMININE, DONT LE SUCCÈS LEUR EST ATTRIBUE, QU’ILS PEUVENT SE RENDRE À ESEKA, À BAMENDA ET DANS LE SEPTENTRION
Le couple présidentiel devrait comprendre, après l’échec de l’apothéose attendue, que toutes les circonstances qui émeuvent les Camerounais exigent une présence : le drame national d’un déraillement , les peines de familles de soldats et de victimes du terrorisme, les suites malheureuses d’une manifestation dans la partie anglophone de notre pays.
Le choix du football était peut-être le plus rentable en termes politique, d’image et d’ambition électorale dans la perspective de l’élection présidentielle. C’est en écoutant les louanges des reporters de la finale et les papiers bien orientés du journal de 20 h 30 sur la Crtv que l’on se rend davantage compte de l’articulation et des habituels éléments de langage qui avaient été retenus et mis en musique : l’attribution du succès de la Can féminine au Couple Biya.
Les jeux du cirque ne s’achevant pas toujours en fanfare, il est plus que jamais nécessaire que ceux qui cousent les pagnes dédiés à la Première Dame, le fassent pour différentes circonstances, comme celle d’Eseka où le sens humain le plus simple commanderait, pour le symbole et la cohésion nationale, qu’avant le prochain départ pour Genève, que ces lieux de drames, de peines et de dépits nationaux, reçoivent la visite des démiurges d’Etoudi.
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Une finale de coupe d’Afrique féminine de football au pays d’un despote Bantou….Les Kim de Corée du Nord peuvent aller se rhabiller.
En matière de ferveur et d’acclamation d’un grand timonier on ne fait certainement pas mieux qu’au Cameroun de Paul Biya.
“Paul Biya, Paul Biya, Notre Président, Père de la Nation, Paul Biya toujours Chaud Gars”, chante à l’unisson le public.
La papy a quand même 83 ans et 34 années de règne au compteur. Il peine visiblement à marcher, mais sera éternellement “chaud gars”.
Faut dire que notre “chaud gars” national a tellement tétanisé les lionnes jusque là indomptables, notamment avec son impressionnant armada de gardes du corps et de chiens de garde, qu’elles ont fini par perdre la finale devant les “Super Eagles” du Nigeria. Comme quoi la dictature et le football ne vont pas nécessairement bien ensemble, comme semblent être convaincus ou résignés nombre de Camerounais de nos jours.
Bien au contraire!
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Un peu d’humour pour digérer une défaite qui ne doit pas faire oublier le parcours exceptionnel des Lionnes dans cette première CAN féminine organisée au Cameroun.
Un succès indéniable. Bravo aux organisateurs!