Le tribalisme est évidemment un fléau national et systémique au Cameroun, à l’égard duquel il ne faut faire preuve de la moindre souplesse…
Mais force est de constater que des groupuscules ethnofascistes (proches de la dictature en place comme de son opposition) se servent aujourd’hui du complotisme tribal dans une véritable logique de suprémacisme éthnique et communautaire. Notamment au sein des diasporas où ils distribuent des fatwas à tête chercheuse, dans le but d’asseoir une hégémonie basée sur la culpabilisation généralisée et la décapitation des esprits libres issus des autres régions (considérés d’emblée comme des ennemis en raison de leurs origines ethno-tribales, auxquelles ces personnes à abattre sont automatiquement réduites, associées et enfermées, surtout si elles ont le malheur d’appartenir à la même région que le dictateur Paul Biya).
Ce n’est pas cela ma conception de la lutte à mener de manière désintéressée contre le tribalisme qui, comme la lutte contre le racisme, ne peut et ne doit pas s’enfermer dans des logiques partisanes, sectaires et communautaires. Elle doit s’inscrire dans la défense des valeurs partagées de la république, de la démocratie et même de l’état de droit.
Fondamentalement le tribalisme comme le racisme ne sont pas le propre d’une ethnie, d’une tribu, d’un pays, d’un continent et même d’un parti politique (même quand celui-ci se réclame ouvertement d’une idéologie extrémiste voire fasciste). Ils transgressent, dépassent et débordent largement les lignes ou les barrières idéologiques, régionales, nationales et filiales pour se loger dans des agissements, des modes d’actions, des attitudes et comportements, puis des replis et solidarités identitaires.
Bref c’est plus subtil voire subliminal que c’en a l’air.
Et il faut parfois avoir une bonne connaissance de la société et de la sociologie camerounaise pour comprendre ce qui n’est pas dit, ce qui se cache quelque fois derrière des accusations à l’appel contre des tribalistes tout désignés.
Combattons franchement et en toute objectivité ce fléau national sans sombrer dans l’incantation.
JDE