https://www.facebook.com/Maurice.kamto2018/videos/2028525390537857/
La communauté internationale entendra-t-elle son appel ? Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux vendredi soir, le candidat Maurice Kamto, arrivé derrière Paul Biya au scrutin présidentiel avec 14,23 % des voix, l’invite à « prendre ses responsabilités pour que la volonté du peuple camerounais souverain (…) soit restituée conformément à la volonté des urnes ». Il propose « la mise en place d’une commission internationale indépendante, acceptée par les parties, qui sera chargée du recomptage des votes (…), bureau de vote par bureau de vote ». « Je m’engage solennellement à respecter les conclusions de cette instance même si elles me sont défavorables », a-t-il affirmé.
L’avocat camerounais assure également que l’élection a été marquée par des « fraudes massives et barbares » en dépit desquelles « le Conseil constitutionnel a décidé de proclamer Paul Biya vainqueur de cette élection sur la base de documents fabriqués pour la circonstance par les officines du pouvoir et en totale contradiction avec la vérité des urnes ».
« Faire triompher la vérité »
« Nous n’accepterons jamais les résultats proclamés par un Conseil constitutionnel partial qui a décidé d’ignorer les faits, la justice et la démocratie », a affirmé le politicien, qui entend néanmoins « faire triompher la vérité » par « des moyens pacifiques ». « Je ne saurai mettre mon propre pays à feu et à sang », a-t-il dit. Seize militants du MRC qui manifestaient pacifiquement le 28 octobre à Yaoundé contre les résultats de la présidentielle avaient été arrêtés et remis en liberté deux jours plus tard.
Le 4 novembre, 38 de ses partisans ont été arrêtés à Bafoussam, à l’ouest du pays, lors de manifestations contestant la victoire du président sortant. De simples passants vêtus de tee-shirts du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Maurice Kamto, ont également été embarqués.
Le président Paul Biya, 85 ans, a en effet été réélu pour un 7e mandat consécutif avec 71,28 % des voix. Il prêtera serment le 6 novembre, 36 ans jour pour jour après son arrivée au pouvoir en 1982. Pour Maurice Kamto, cette cérémonie consacrera « une forfaiture » et « une manipulation ».
Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avait, lui, déclaré sa victoire dès le lendemain du scrutin, le 8 octobre, et deux semaines avant la proclamation officielle des résultats. L’avocat de 64 ans a invité les autres candidats de l’opposition, y compris ceux qui ne contestent pas le verdict officiel, à se joindre à sa démarche. Reste à savoir s’il sera entendu.
Le Point Afrique