Cameroun – Émeutes à Sangmelima: Au moins cinq blessés et plusieurs commerces détruits. Le préfet maintient que ce ne sont pas des affrontements intercommunautaires
Une réunion de crise est prévue ce 10 octobre 2019 à la préfecture de Sangmelima (région du Sud) entre le préfet du Dja-et-Lobo, David Koulbout Aman et les protagonistes des émeutes d’hier, renseignent les sources de Cameroon-Info.net.
La journée du mercredi 9 octobre a été émaillée d’incidents dans cette ville, chef-lieu du département d’origine du Président Paul Biya.
Des informations concordantes font état de ce que des membres de la communauté des autochtones s’en sont pris aux ressortissants de la communauté Bamoun, pillant des commerces pour certains et s’attaquant à l’intégrité physique de ces derniers pour d’autres.
A l’origine, la découverte hier, du corps sans vie d’un jeune conducteur de moto, originaire du coin, qui aurait été assassiné quatre jours plus tôt.
A en croire le correspondant local de radio Equinoxe, Joseph Abena Abena, deux jeunes auraient été appréhendés par les forces de l’ordre, dont le premier avec le téléphone portable de la victime et ses babouches, et le second, en possession de la moto du défunt.
Dans la foulée, la rumeur aurait présenté les deux suspects comme des ressortissants de la communauté Bamoun. C’est alors que la population aurait décidé de venger la mort de leur ‘‘frère’’ en s’attaquant à des points de vente détenus par les ressortissants Bamoun.
Le bilan des affrontements, selon le préfet, est d’au moins cinq blessés et plusieurs commerces détruits.
Koulbout Aman a publié un communiqué dans lequel il dément cependant un problème à caractère inter-ethnique.
Selon l’autorité administrative, le jeune tué s’appelle Belinga Benjamin Junior (27 ans), tandis que le principal suspect a pour nom Mefoua Wilfried (31 ans), un autre jeune natif de Sangmelima.
«En ville, il a été dit à la population que c’est un ressortissant Bamoun qui l’aurait assassiné. De fil en aiguille, ça a dégénéré et les bandits se sont mêlés pour faire des pillages», fait savoir le préfet, qui précise que les blessés sont pris en charge à l’hôpital de la ville.
«Je voudrais le relever avec force, il ne s’agit pas d’un problème inter-ethnique. Le crime est entre les ressortissants d’ici… le vivre-ensemble est une réalité ici», martèle M. Koulbout Aman.
Fred BIHINA
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Il s’agit clairement d’un effet boomerang d’un tribalisme étatique distillé à petites doses depuis 37 années au sein des populations locales, par des élites dites ressources et principaux dignitaires du régime en place, qui pensent ainsi se dédouaner des conséquences désastreuses sur l’ensemble du Cameroun – et notamment dans ces localités – d’une mauvaise gouvernance chronique.
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Non seulement la réaction du gouvernement ne doit souffrir d’aucune ambiguïté. Mais les auteurs des crimes perpétrés sur les ressortissants Bamoum doivent être systématiquement pourchassés et sévèrement condamnés.
En effet on ne peut simplement pas tolérer – en république – la survenance répétitive dans des villes du Sud du Cameroun des espèces de pogroms anti-ressortissants l’Ouest du pays (pourtant souvent natifs du Sud), avec un arrière soupçon d’instrumentalisation politique.
Ça suffit!!
JDE