Cameroun – Crise anglophone: Un député français demande l’intervention de son pays après de nouveaux massacres au Nord-Ouest
Un nouveau massacre horrifiant s’est produit le 14 février 2020 dans le village Ntumbo, situé dans le département du Donga-Mantung, région du Nord-Ouest.
Au moins 22 personnes ont été tuées, parmi lesquelles des femmes enceintes et 14 enfants, dont plusieurs auraient moins de 5 ans. Les auteurs ainsi que les circonstances de l’attaque demeurent inconnus; le gouvernement n’ayant pas encore communiqué sur le sujet.
Choqué par cette barbarie, Sébastien Nadot, député français indépendant de la Haute-Garonne, interpelle le gouvernement de son pays.
«Des mois que je demande à la #France de considérer la situation au #Cameroun à la mesure des premiers mots de la Constitution: ‘‘Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme’’. Et ces enfants assassinés ! HORREUR #Cameroon #War #Children #Biya», a-t-il twitté le 16 février.
Il avait déjà fait parler de lui en décembre 2019, en envoyant une lettre à l’ambassadeur de France aux Nations Unies, toujours au sujet du conflit meurtrier dans la zone anglophone camerounaise.
«Je vous écris pour exprimer ma profonde inquiétude concernant le conflit armé en cours au Cameroun qui a déjà occasionné plus de 3000 morts et le déplacement de près de 800 000 camerounaises et camerounais à l’intérieur du pays ou vers le Nigeria. Désormais plus de 4 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire et au moins 600 000 enfants sont privés d’école depuis un an», constate l’élu.
Le parlementaire demandait alors au gouvernement de son pays d’«envoyer un signal fort au gouvernement camerounais ainsi qu’aux groupes armés violents, et de la sorte permettre à toute cette région de l’Afrique centrale de retrouver le chemin de la stabilité».
Fred BIHINA
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Cameroun: 22 personnes tuées, dont 14 enfants, dans le nord-ouest anglophone
Selon le chef du Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l’ONU, quatorze enfants, dont neuf enfants âgés de moins de cinq ans, se trouvent parmi les victimes de ce massacre.
Les atrocités ont été commises vendredi dernier, au village de Ntumbo, dans le nord-ouest anglophone. « Selon les renseignements qu’on a réussi à confirmer, vingt-deux civils ont été tués le matin du 14 février. Des hommes armés ont, pour une raison inconnue, ciblé ces personnes. Sur les vingt-deux victimes (…), quatorze étaient des enfants. Et nous sommes portés à croire que neuf d’entre eux avaient moins de cinq ans. Dans la plupart des cas, ils ont été tués par balles et leurs corps ont été brûlés dans des maisons qui ont été incendiées. Nous savons, également, qu’une des victimes, une femme, était enceinte. Une seconde femme enceinte a été blessée par balles. Heureusement, elle est encore en vie. Elle a été hospitalisée et se trouve dans un état critique. Hélas, elle a perdu son bébé », explique à RFI James Nunan, le chef d’Ocha pour les régions du nord-ouest et du sud-ouest, les deux provinces anglophones.
L’avocat Félix Agbor Mballa, un des leaders de la contestation anglophone et chef d’une ONG de défense des droits de l’homme, a condamné « l’horrible meurtre » d’enfants et de femmes dans le quartier qui porte le nom de Ngarbu. Il appelle les autorités à ouvrir une enquête pour identifier les coupables.
« Il faut ouvrir une enquête, c’est une obligation, avec des membres de la société civile, du gouvernement et de l’opposition. On doit savoir qui a fait ça et on doit trouver une solution à cette guerre inutile. Les civils sont les victimes. C’est dur ce qui se passe entre les séparatistes et le gouvernement. »
Par : RFI