Vouloir en effet trier les prisonniers politiques séjournant dans une prison spéciale comme celle du Secrétariat d’État à la Défense (SED) de Yaoundé, entre ceux qui en usurperaient la qualité parce que d’anciens dignitaires du régime de Paul Biya, et ceux qui la mériteraient parce que nouvellement internés et cadres ou militants affiliés au principal parti d’opposition de Maurice Kamto, c’est faire preuve de compassion sélective face à une mécanique de terreur tropicale qui ne fait pas dans la dentelle.
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Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) que je préside le fait en toute transparence sur la base de critères objectifs depuis sa création en 2014. Les détentions de la plupart de ces personnes sont d’ailleurs considérées arbitraires par les instances internationales comme l’ONU et l’UA.
Ce serait trahir notre mission si nous nous mettions à discriminer parmi elles, en excluant de nos listes celles des personnalités qui y séjournent sur la base d’accusations souvent fallacieuses de détournements de deniers publiques, suivies de parodies de procès. Alors que les mêmes soupçons de malversations financières sont brandies par leurs détracteurs du pouvoir contre certains membres éminents de l’opposition au régime en place, dont ils ont parfois fait partie dans le passé.
C’est dire si l’emprisonnement politique doit s’apprécier de manière désintéressée et objective, afin d’éviter précisément de faire le lit des rumeurs, des ragots et autres insinuations colportées par des adversaires politiques; mais surtout de couper court à tous les procès de favoritisme émanant de personnes qui ont une approche partisane, sectaire et souvent tribale de la gouvernance comme c’est malheureusement fréquent au Cameroun.
Je vous remercie
JDE