Cameroun, FMI, Corruption systémique
Le pouvoir et la corruption sont Co-constitutifs puisque le régime de Yaoundé est par essence un système traditionnel de patronage assis sur des réseaux ethno-fascistes, clientélistes et patrimoniaux.
Ainsi il n’y a pas d’autonomie pour les acteurs ou les créatures du Nnom Ngui dans un tel système, et aucune modalité réelle de s’engager dans des pratiques de corruption sans patron (parce qu’ils se tiennent tous comme dans la mafia!).
Cependant, le récent scandale lié au détournement présumé des fonds Covid est un autre rappel sur le fait indéniable que, dans un système aussi brutal basé sur des angoisses partagées sur l’argent, le pouvoir et le statut social, qui est de surplus en constante évolution ou adaptation à une crise économique chronique voire endémique de trois décennies, des personnages opportunistes sont prêts à tout pour obtenir une part du gâteau y compris à vendre leur âme à un régime tyrannique particulièrement inhumain, cruel qui fonctionne essentiellement sur l’exploitation des personnes.
Dans ce système de pouvoir cynique et asymétrique, les boucs émissaires sont constamment jetés en pâture aux organisations donatrices comme le FMI, afin d’entretenir l’illusion d’un semblant de capacité de gouvernance d’un régime excellant plutôt dans un bricolage économique villageois.
Au CL2P, nous avons discerné que le patronage au Cameroun consiste en une stricte pyramide verticale hiérarchique avec différentes strates mafieuses, népotiques et clientélistes; aux-dessus desquelles trône le Nnôm Ngui (le chef autoproclamé des chefs Bulu) Paul Biya (88 ans, 39 années de règne).
C’est aussi un système de débrouillardise que les gens utilisent pour mener tant bien que mal leurs existences, dans une forme d’aspiration hégémonique basée sur des angoisses dans l’accès à la reconnaissance sociale. Le pouvoir machiavélique en place sait alors exercer une pression politique et psychologique sur toute les créatures, pour qu’elles soient ou deviennent aussi corrompues qu’elles peuvent pour mieux consolider leurs places dans le système crapuleux. Les accrétions du système sont dues au phénomène du poisson qui pourrit en premier par la tête. Comme nous le savons en effet, le poisson commence toujours à pourrir par sa tête. Donc, si la tête est pourrie, il n’est pas surprenant que le reste du corps le soit. C’est exactement ce que nous voyons à l’œuvre au Cameroun.
Rares sont aujourd’hui les dignitaires de cette satrapie camerounaise qui survivraient à un audit véritablement indépendant sur les fonds Covid présumés détournés.
Ils le savent d’ailleurs tous!
Qui parmi eux sera ou seront « sacrifié-s » par la « dictature reptilienne » de Paul Biya cette fois ci ??? C’est cela le seul réel enjeu derrière les auditions ministérielles encours devant le tribunal d’exception communément appelé Tribunal Criminel Spécial (TCS), sous la pression effective du Fonds Monétaire International (FMI), et le risque pendant d’un gel de ses versements à un moment où le Cameroun en cessation de paiements en a cruellement besoin.
Tout le reste participe de la distraction d’une opinion publique impatiente de voir des têtes tranchées.
À la fin, il est important que le régime comprenne qu’il ne représente et n’a jamais représenté les aspirations profondes d’une majorité de Camerounais, qui veulent être traités comme des êtres et membres valorisés de leurs communautés, dignes de respect. Ce que Hannah Arendt appelle la natalité que le droit d’avoir des droits et donc une valeur égale.
En conséquence il n’y a pas de dignité de rang, où les droits des gens seraient liées à leur place dans la société, et où certaines personnes n’ont aucune dignité simplement en raison de leur position précaire dans un environnement social structurellement inégalitaire et criminel.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
Cameroon, IMF, Systemic corruption
Power and corruption are co-constitutive since the regime of Yaoundé is quintessentially a traditional system of patronage system on clientelist and patrimonial ethnofascist networks.
Thus, there are no autonomy for the actors, or the creatures of the Nnom Ngui, in the system and no ways to engage in practices of corruption without a patron. However, the recent Covid scandal is another reminder that, in a brutal system based on anxieties about money, power and status, and in constant state of flux where ambitious characters are ready for anything to get a piece of the pie, the regime of Yaoundé is brutal, cruel and runs on exploitation. In this asymmetrical cynical power system, scapegoats are constantly fed to donor organizations in order to maintain a semblance of managerial capability by the regime.
At the CL2P, we can discern that patronage, in Cameroon, is a strict hierarchical vertical pyramid of ranks with the Nnom Ngui at the head.
It is also a system of values people use to run their lives and a form of hegemonic aspiration based on anxieties about status and power put political pressure on the creatures to be corrupt to shore up their places in the system. The accretion of the system is due to the fish who rots by the headfirst. As we know, the fish starts rotting by his head, thus, if the head is rotten, it is not surprising that the rest of the body is.
Indeed, few are the dignitaries of the Cameroonian satrapy who would survive a truly independent audit on the embezzled Covid funds.
They all know it!
Who among them or him will be « sacrificed » by the « reptilian dictatorship » of Paul Biya this time ??? This is the only real issue behind the ministerial hearings pending before the exceptional tribunal commonly called the Special Criminal Court (TCS), under the effective pressure of the International Monetary Fund (IMF), and the risk of a freeze of its payments. at a time when Cameroon in default is in dire need of it.
The rest is part of the distraction of an opinion impatient to see heads cut off.
At the end, it is important for the regime to understand that they do not represent the aspirations of a majority of Cameroonians who must be treated as valued members of their communities and worthy of respect. What Hannah Arendt calls natality which is the right to have right and therefore equal worth. Thus, there is no dignity of rank where people values are tied to their place in society and where some people have no dignity simply due to their station in life.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P