Quelle question incongrue!
Bien sûr que l’argent du CERAC vient des cotisations de ces braves dames, dont la première Chantal BIYA, qui suent depuis 20 ans à longueur de journée pour gagner honnêtement leurs pitances à la sueur de leurs fronts, faisant ainsi bouillir les marmites budgétivores de leurs ministres, ambassadeurs et Présidents de maris.
Ne les avez-vous pas encore aperçues derrières les étales de la république du Cameroun, en train notamment de vendre piment, manioc, macabo, et autres bananes plantains?
Ah oui, quand la propagande parfaitement huilée d’une dictature peut justifier y compris le racket organisé et systématique des entreprises publiques par une nébuleuse voulue d’actions caritatives de la Première dame Chantal BIYA, il ne faudrait évidemment pas faire la moindre mention de ces détournements massifs des deniers publics, au risque de subir les foudres judiciaires et carcérales d’une machine à terreur implacable.
Au moins saurez-vous désormais l’une des voies autorisées de distraction de la fortune publique au Cameroun de Paul BIYA.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun
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Peu connus du grand public, le fonctionnement et les objectifs de cette association finissent par l’ériger en nébuleuse.
Strass et paillettes ce jour au siège du Cercle des amis du Cameroun (CERAC). Autour de la présidente fondatrice, Chantal Biya, les membres de cette association vont participer à la 23e assemblée générale. L’ordre du jour porte sur la présentation du rapport d’activités et du bilan financier de l’année 2015, la certification des comptes ainsi que l’adoption du plan d’action 2016-2018 et du calendrier d’activités de l’année 2016. La tenue orange du 20e anniversaire est exigée pour tous les membres, prévient Linda Yang, la coordonnatrice générale.
La dernière assemblée générale s’est tenue le 17 décembre 2014. On a appris à cette occasion que « le plan d’action du CERAC a été réalisé à plus de 90%. L’institution a honoré ses engagements dans les projets relatifs à la santé, la lutte contre la maladie, l’éducation, l’appui aux femmes rurales, l’assistance aux personnes vulnérables et l’accès à l’eau potable ». De quoi faire dire à Linda Yang, l’épouse du Premier ministre (coordonnatrice ès qualité du CERAC), que «Madame Chantal Biya est un atout majeur, une chance pour le Cameroun, un cadeau du ciel ».
L’AG de l’année dernière (l’ordonnancement ne devrait pas beaucoup changer cette année) s’est achevée par la remise des cadeaux à un groupe d’orphelins de la ville de Yaoundé, à quelques audiences accordées par la première dame du Cameroun, à un déjeuner d’un millier de couverts et à un spectacle avec notamment sur la scène, Messi Ambroise, Dora Decca, Ama Pierrot, Sergio Polo, le groupe X-Maleya, Mani Bella et Richard Amougou. Occasion pour la First Lady de pousser la chansonnette et de se trémousser avec les membres du CERAC.
Cette année, le Cercle des amis du Cameroun (CERAC) a 20 ans. Deux décennies d’existence qui se sont célébrées lundi dernier au siège de cette association, à Yaoundé. La cérémonie a drainé du beau monde : ministres, directeurs généraux, représentants du corps diplomatique, etc. Pour l’heureux évènement, ces personnalités ont sacrifié à une prière œcuménique au cours de laquelle les leaders des différentes religions présentes ont prié afin que le CERAC atteigne ses objectifs.
Le CERAC est-il ouvert à tout le monde, à tous les amis du Cameroun ? Dans son ouvrage « Chantal Biya, la passion de l’humanitaire », paru en 2008 aux éditions Khartala, Beatrix Verhoeven, au chapitre 14, indique : « Le CERAC est composé de femmes privilégiées : épouses des diplomates accrédités au Cameroun, femmes membres du gouvernement, épouses de membres du gouvernement, directrices générales de sociétés publiques et parapubliques, députées, secrétaires générales de ministères, juristes, médecins, éducatrices, femmes d’affaires».
Cependant, au sein de cette association, l’on renseigne qu’on peut également être membre du CERAC par décision unilatérale de la présidente fondatrice, Chantal Biya. Dans ce cas, la personne qui désire adhérer à ce regroupement adresse à la première dame une demande qui peut être acceptée ou rejetée. « Le postulant doit se faire parrainer par un membre qui est garant de son intégrité», rapporte une source. « Pour être membre du CERAC, il ne suffit pas d’être riche, il faut en plus avoir du cœur, bien plus un esprit de partage et de don de soi. Il faut être une femme de terrain et de contact », renchérit Beatrix Verhoeven. Tous les membres du CERAC remplissent-ils seulement ces conditions?
Créé en 1995, le CERAC est une association humanitaire, apolitique et à but non lucratif qui vise à cultiver l’amitié et la solidarité entre ses membres, apporter une assistance humanitaire aux populations vulnérables, favoriser l’accès des déshérités aux soins de santé de qualité, promouvoir l’éducation inclusive, contribuer à la lutte contre la pauvreté et les souffrances humaines, œuvrer à la promotion du rayonnement international du Cameroun, notamment à travers sa « section diplomatique ».
« L’association est encore méconnue. C’est la preuve qu’il faut communiquer davantage sur sa raison d’être et ses actions en général. La commémoration de ses 20 ans est donc une véritable aubaine pour ouvrir les portes du Cerac et laisser voir la réalité de cette prolifique association », peut-on lire dans le dossier de presse conçu en prélude au 20e anniversaire de cette association.
Pour une association qui revendique un bilan élogieux, la journée portes-ouvertes s’imposait donc. Parmi les actions à inscrire à son actif, on dénombre, entre autres, les remises de dons de matériels scolaires et d’équipements informatiques dans les écoles et lycées, les réfections d’infrastructures dans des centres d’accueil pour orphelins et vieillards en détresse, l’assistance aux victimes des sinistres et des catastrophes, les dons de matériels agricoles aux femmes rurales, etc.
D’où viennent les fonds du CERAC?
Le Cercle des amis du Cameroun (CERAC), à l’instar de toute association, a besoin de financements pour son fonctionnement. Le décret présidentiel n° 2007/116 du 16 avril 2007 lui reconnaissant le statut d’association d’utilité publique au Cameroun lui a conféré des pouvoirs et facilités. Me Talla, avocat au barreau du Cameroun informe que ce statut octroie au CERAC, comme prévue dans la loi n° 90 / 053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d’association au Cameroun, titre IV de l’article 32, de : « recevoir des dons et legs de toute nature sous réserve de l’autorisation du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour les dons et les legs immobiliers. Recevoir des subventions de l’État et des collectivités décentralisées, dans ce cas l’État doit s’assurer de la bonne utilisation de ces subventions ».
Toutefois, une source au CERAC renseigne que cette association ne reçoit, pour le moment, aucune subvention de l’État. Elle vivrait donc des aides de ses différents sponsors et partenaires ainsi que des cotisations de ses membres dont les montants restent secrets. « Ne nous demandez pas combien nous cotisons et à quel moment nous le faisons. C‘est une information interne que nous ne pouvons malheureusement pas divulguer aux personnes externes », déclare fermement un membre.
Sur la question des financements, Beatrix Verhoeven, dans « Chantal Biya, la passion de l’humanitaire », révèle : « les ressources du CERAC proviennent des cotisations de ses membres, ainsi que d’aides diverses, du soutien matériel et financier des sponsors et partenaires. Afin de renflouer ses caisses, le CERAC organise des activités de collecte de fonds, telles que les soirées de gala et des Téléfood ». De la même auteure, l’on apprend que « le CERAC est la face cachée des Synergies africaines. Autrement dit, il rassemble les énergies d’ailleurs au profit du Cameroun tandis que les Synergies africaines collectent de l’intérieur pour toute l’Afrique ».
Par Mélanie Ambombo, Mutations
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