Car nous étions un certain nombre d’irréductibles pacifistes estampillés “antipatriotes” par le pouvoir de Yaoundé à défendre cette option de la paix à travers un dialogue inclusif, au moment où des idéologues ethno-fascistes, des caciques et des faucons du régime en place (qui ont notamment amassé des fortunes considérables derrière cette sale guerre anglophone) avaient comme seul mot d’ordre: le refus de tout dialogue avec les “sécessionnistes” au nom voulu de “l’indivisibilité du Cameroun”.
Le bilan en pertes humaines (civiles et militaires), puis le paysage dévasté du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (Noso) anglophone parlent d’eux-mêmes.
Pas besoin de s’enfermer inutilement dans la pensée unique d’un parti-État RDPC qui a montré ici toutes les limites de son centralisme répressif et autoritaire, et dont les principaux représentants portent l’écrasante responsabilité de la dérive insurrectionnelle, guerrière particulièrement meurtrière (avec des crimes de guerre, contre l’humanité, et même de génocide) consécutive à leur refus délibéré de répondre autrement que par les armes, la torture systématique, les exactions matérielles, les détentions arbitraires et des morts (souvent en captivité) à des revendications d’essence catégorielles.
C’est aussi cela la triste histoire de la sale guerre civile anglophone au Cameroun depuis octobre 2016. Quand bien même nous ne résisterons pas à la tentation partisane de la réécrire, voire de la nier, la mémoire des morts et le devoir de leur rendre justice devant des juridictions internationales s’imposeront à nous tou-te-s.
JDE
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LE NOSO, L’AUTRE INSURRECTION QUI A MAL TOURNÉ. LES RÉFLEXIONS D’UNE LEÇON A TIRER. COMPRENDRE POURQUOI LE VIVRE ENSEMBLE DEVIENT UN IMPÉRATIF RÉPUBLICAIN.
Par Hervé Akame
Un chef de l’État qui ouvre les portes de la République à des rébellions de toute nature me paraît une hérésie, comparant cela a une enflure pathologique aux cerveaux des contradicteurs d’hier et insurrectionnels d’aujourd’hui, inventeurs de l’empoisonnement génétique et de l’écrasement atomique.
À côté de ces aberrations intellectuelles soutenues et entendues se construisant autour d’un jargon sémantique qui donnerait aux rébellions l’attitude morale que l’on refuse à l’armée dont la morale de l’attitude fut tristement critiquée. A chacun ses clous. Toutes ces vénalités qu’accompagnaient ces offres de paix et de service me paraîtront toujours comme la paix du racketteur qui veut imposer sa protection. Du proxénétisme?
La République a tenu son rang, celle d’une entité politique qui ne s’en laisse pas conter. Certes,on pensait confusément la percée des jours au soleil d,une stabilité retrouvée, mais que de morts dont il sera difficile d,oublier la mémoire.
Que ce soit du côté des insurgés, que ce soit du côté des civils et militaires. Un hommage attendu à toutes ces victimes de la guerre fratricide peut accélérer la réconciliation.
Le psychotherapisme passant par un subconscient moralisateur qui consiste a présenter une alternative républicaine fondée sur l, indivisibilité du pays si un dialogue avec les” égorgeurs ” n était point envisagé paraît aujourd’hui un pari perdu. Il ne nous aura pas échappé que le peuple est une construction sociale et culturelle permanente, malgré les définitions d,appropriation exclusive que se donnent les idéologies qui ont maille a partir avec le vivre-ensemble.
Pourquoi pas instruire a l’ère des changements, des nouveaux vecteurs de gouvernementalité cher à Michel Foucault et à tous les fils du pays. La stabilité et la paix en dépendent.
Herve Akame