L’essentiel en effet est que des Camerounaises et Camerounais opposés au pouvoir en place depuis 38 ans ont enfin pu marcher, malgré les interdictions administratives, les intimidations, les menaces, les tortures de la police, les résidences surveillées, les enlèvements sous une propagande complotiste sans précédent.
Parce que personne, même Paul Biya, ne peut leur enlever ce droit; quand bien même il en a eu la prétention ainsi que nombre de ses “créatures” par décrets.
C’est cela la grande et bonne nouvelle venant du Cameroun ce mémorable mardi 22 septembre 2020: la reconquête d’un droit fondamental.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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LA SOCIÉTÉ DE PROVOCATION
Guy Debord me pardonnera le détournement de son concept*. Mais comment qualifier cette manière bien camerounaise de faire la politique? Mettre en une du quotidien national cette onomatopée sarcastique et familière léguée par Jacques Chirac est une provocation.
Le pouvoir et sa presse voudraient titiller l’orgueil du peuple de l’opposition qu’ils ne s’y prendraient autrement. Irrespect, fanfaronnades, arrogance … Pour eux, il n’y a pas d’autre façon de traiter ce « Petit parti » que par l’humiliation.
Ce à quoi se livre Jacques Fame Ndongo lorsqu’il corrige les communiqués de Maurice Kamto. Ou cet éditorialiste de la CRTV traitant le président du MRC de « Déficient mental ».
Ils avilissent ainsi toute personne qui s’oppose au pouvoir par le détournement éhonté des médias financés par les impôts des Camerounais.
Plus grave, ils appellent à l’escalade car le mot Insulte vient du latin in silire, qui veut dire « bondir sur ». Insulter est donc un acte de violence verbale, qui précède souvent l’agression physique.
Cette Une inutilement provocatrice de Cameroon Tribune est irresponsable. En cette période troublée, les journalistes des médias publics seraient bien inspirés de travailler dans l’esprit de disséminer la culture démocratique tout en prônant l’apaisement.
L’histoire des transitions politiques nous enseigne que la plume est une arme qui se retourne souvent contre ceux qui en usent sans discernement.
Par Georges Dougueli
* La société du spectacle