Le leader du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (MPCN), tout nouveau parti politique estime que l’opération « 11 millions d’inscrits sur les listes électorales » lancée par l’universitaire camerounais est une initiative totalement illusoire qu’il ne saurait soutenir.
Lancé il y a un peu plus d’un mois, le Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (MPCN) a tenu son premier important meeting le week-end dernier à NJombe-Penja, le fief politique de son leader Paul Eric Kingue, ancien maire de la localité et ex prisonnier politique. Ce dernier se réjouit de la grande mobilisation observée lors de cette sortie. « Je suis allé communier avec mes populations et vraiment ça a été au-delà de mes attentes. Je dis merci aux populations de Njombe-Penja qui une fois de plus m’ont témoigné leur attachement ce week-end… Je vous assure, c’était historique, c’était à la limite électrique », s’est il satisfait dans un entretien avec Radio Equinoxe. Il annonce plusieurs autres meetings dans deux semaines précisément dans les arrondissements de Douala 2ème, Douala 3ème et Douala 4ème. « Notre mouvement est en marche et rien ne nous fera reculer. Je peux d’ores et déjà vous dire qu’en 2018 notre mouvement prendra activement part aux batailles politiques au Cameroun », assure le leader du tout nouveau parti politique.
Au cours de sa descente à Njombe-Penja, Paul Eric Kingue dit avoir appelé ses militants à aller s’inscrire massivement sur les listes électorales. Mais cet appel ne signifie en aucun cas qu’il apporte son soutien à l’initiative engagée il y a environ 2 mois par l’universitaire et homme politique Cabral Libii qui vise à faire inscrire au moins 11 millions d’électeurs d’ici au 31 août 2017, date de fermeture des inscriptions sur les listes électorales au Cameroun. Pour le patron du MPCN le projet « 11 millions d’inscrits » est une opération totalement illusoire que son parti ne saurait soutenir. « Nous ne faisons pas des pâles copies des projets lancés pour 11 millions ou pour 50 millions d’électeurs. Moi je sors de Njombe-Penja où j’ai tenu un meeting qui a connu une foule énorme. J’ai demandé aux gens d’aller s’inscrire sur les listes électorales. On n’est pas des perroquets pour nous inscrire sur des programmes politiques que nous pensons être illusoires. Illusoires pour nous parce qu’à un mois de la fin des inscriptions sur les listes électorales, il est impossible de faire 11 millions d’inscrits, ce n’est pas possible », explique-t-il.
Pour appuyer son argumentaire, PEK brandit les maigres chiffres obtenus par les responsables d’Elections Cameroun depuis la tenue des dernières élections au Cameroun en 2013. « En 2013, les élections se sont tenues avec plus de 5,5 millions d’électeurs.De 2013 à 2017, c’est-à-dire quatre ans après, il n’y a eu qu’à peu près 600 000 électeurs de plus. Si ce n’est pas de la démagogie, je ne vois pas comment en un mois, nous pouvons atteindre 11 millions d’électeurs. Mais vous savez, tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute», Conclut-il. Cette position rejoint celle de plusieurs autres acteurs politiques de l’opposition, parmi lesquels Célestin Djamen, secrétaire national aux Droits de l’Homme au Social Democratic Front (SDF). Ce dernier pense que le combat le plus urgent à mener par l’opposition reste celui en vue de la réforme du Code électoral ultra-favorable au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au pouvoir.
Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net