Du dénigrement systématique de l’opposition au Cameroun, au Gabon, au Togo, au Tchad, dans les deux Congo, au Burkina Faso sous Blaise Compaoré …Parlons-en un peu!
La critique émane fréquemment des partisans et résignés de ces autocraties d’Afrique noire Francophone …Mais jamais les auteurs ne posent la question de la réelle viabilité programmatique, donc d’un projet crédible d’alternance politique dans des sociétés sclérosées par la culture de la pensée unique et du parti-État de l’inamovible “Père de la Nation” (en dépit de la belle vitrine institutionnelle aux apparences démocratiques servie aux partenaires et aux médias occidentaux).
Tout de même…après plus de 33 années d’une dictature implacable, l’opposition camerounaise incarnée par le Social Democratic Front (SDF) – malgré ses insuffisances en matière de démocratie interne notamment – ne peut pas être dans un autre état que celui qui est le sien aujourd’hui: réduite à constater impuissante le retour au statut quo ante du processus démocratique au Cameroun (celui du parti unique d’avant l’instauration du multipartisme, avec ses formations satellitaires qui font office de partenaires dits de l’opposition).
Ce parti progressiste qu’est le SDF aura précisément eu le mérite de continuer de se revendiquer ouvertement d’opposition, face à un paysage médiatique et un système politique qui ne tolèrent aucune altérité idéologique, voire sociologique.
Joël Didier Engo