Le culte de la personnalité, surtout celui de Paul Biya, s’est tellement propagé au Cameroun après 34 années de tyrannie …qu’il a fini par contaminer tous les corps de métiers, y compris les analystes et commentateurs de la vie publique.
Des conversations de bistrots du genre «Y.M. Fotso homme lige de Marafa» deviennent ainsi des paroles d’évangile et servent à justifier, donc à excuser, les condamnations les plus iniques et moyenâgeuses de la Justice du pays.
Certains Camerounais en viennent même à demander à la victime – en l’occurrence ici l’industriel Yves Michel Fotso condamné à l’emprisonnement à perpétuité après une parodie de procès – d’implorer la pitié ou la grâce du dictateur Paul Biya. Celui-là même qui broie depuis 34 interminables années des vies humaines, des carrières prometteuses, des familles entières, des entreprises florissantes comme le Groupe Fotso….par une terreur politique combinant à la fois la délation, la rancune irrationnelle mais tenace, et l’acharnement judiciaire.
Voilà le type de raisonnement ou d’asservissement mental (ci-dessous reproduit en intégralité), avec lequel les mêmes analystes et commentateurs prétendent être favorables à ce changement démocratique qui mettrait par miracle fin à la dictature de M. Biya.
Qui peut raisonnablement et sérieusement le croire? L’un des thuriféraires du tyran camerounais affirmait sous le ton de la provocation dans un des multiples forums de discussion, je cite: “après Paul Biya vous aurez Paul Biya”. Je commence à comprendre sans être ni fataliste ni résigné qu’il pouvait avoir en partie raison, au regard de la profondeur de l’enracinement de la tyrannie dans les mœurs et l’inconscient collectif des Camerounais.
Les réactions passives et souvent enchantées aux condamnations lourdes et traitements inhumains que M. Biya infligent fréquemment à certains de ses anciens collaborateurs et serviteurs, permettent d’en mesurer l’ampleur.
Joël Didier Engo,
Président du CL2P
[spacer style="1"]
RÉA/SOCIÉTÉ: SEUL LE GÉNÉRAL BIYA PEUT DÉSORMAIS SAUVER « LE SOLDAT » YVES MICHEL FOTSO!
Ceux qui ont lu mon denier post sur Yves Michel Fotso avec des yeux autres que ceux, assez émotifs de la tribu, avec la grandeur intellectuelle requise, ont perçu que j’annonçais l’état des carottes du fils de Bandjoun : cuites. Le verdict est donc tombé hier, à peine 24 h plus tard ; confirmant nos informations, et la crédibilité de nos sources. Personne ne se réjouit de ce triste sort subi par un compatriote. Seulement, il faut se dire une chose : on ne joue pas avec le pouvoir d’État.
Ce pouvoir est en effet comme un couteau : pour le prendre, il faut saisir la manche. Et encore, s’assurer qu’on n’a pas les mains mouillées. Yves Michel Fotso, en s’attaquant au système, n’a pas dû songer à cette réalité. Aucun regroupement tribal ne pourrait par conséquent le sauver. Seule la magnanimité de Paul Biya, qu’il a offensé, disons le tout net, le peut. Il devrait donc faire profil bas. Et ceux de ses « frères » qui veulent son bien, devraient donc « courtiser » le Nnom Nguii, implorer sa clémence. C’est un ancien séminariste, il a le sens de la justice, quoiqu’on dise. Il a la grâce présidentielle au bout de son stylo…
Le contentieux latent entre Paul Biya et la famille Fotso, selon nos sources, remonte à 1992. Le Cameroun est alors en période électorale. Le public apprend avec stupéfaction, que le milliardaire Fotso Victor, à la tête d’un groupe d’Hommes d’affaires bamiléké, « implore » Paul Biya de se porter candidat. Fotso Victor donna ainsi l’assurance que son « ami Biya» serait largement voté par l’alors province de l’Ouest. Le résultat fut aux antipodes des prédictions du maire de Bandjoun. Dans le sérail, on considéra cela comme un acte de traîtrise de grande ampleur. Mais sur quoi Fotso Victor comptait-il pour parler au nom de tout un peuple ? Surtout que les camerounais voulaient le changement en ces années de braise?
Toujours est-il que le pouvoir prit sa revanche quelques années plus tard, en mai 1997. Le pays connaît d’autres élections, dont les législatives. Le SDF, qui avait boycotté la précédente, est présent. Il a une liste dans le Koung-khi contre le RDPC. Dans la liste de ce parti, figure la fille de Fotso Victor, Me Florence Fotso. Cette dernière échoue lamentablement devant le SDF, sans que le pouvoir, comme à son habitude, ne songe à « cuisiner » les résultats pour la faire passer. Premier signe.
D’après nos sources, Paul Biya n’aurait jamais considéré Fotso Victor comme un ami. « Un Chef d’État n’a pas d’amis ; et encore moins quelqu’un qui n’a pas tenu parole envers lui ! » Nous a déclaré une source proche de la présidence. Selon la même source, depuis cette élection, les Bamiléké sont perçus par le pouvoir comme des « traîtres ». Or le milliardaires et ses amis du CRATRE, ne parlaient que pour eux-mêmes, et non pour l’ensemble des Bamiléké. Si la famille Fotso avait donc su lire les signes politiques, jamais elle ne se serait mêlée des affaires d’État. Jamais elle n’aurait accepté le cadeau de la CAMAIR. Deuxième signe.
L’affaire YMF serait donc, selon nos sources, l’aboutissement d’un long conflit feutré. Paul Biya en homme patient, a su laisser le goût de l’argent entraîner les Fotso dans ce piège qui vient de se refermer pour longtemps son fils. Ce d’autant qu’il est présenté comme l’homme lige de Marafa Hamidou Yaya. Lequel, comme chacun le sait, ne cache plus ses ambitions de conquérir le palais d’Étoudi. Cette affaire fait penser au duo Titus Edzoa et Michel Thierry Atangana. Ce dernier, pour s’en sortir, a dû renier son mentor. YMF devrait sans doute s’en inspirer. Le Nnom Nguii sait prendre son temps, et sait faire preuve de clémence. Surtout, que Yves Michel Fotso, s’il aspire à la polygamie comme son père, qu’il ne se marie plus en prison. Ce fut un défi de trop pour le pouvoir, selon nos informations.
La vengeance, dit-on, est un plat qui se mange froid. En politique plus qu’ailleurs!
Paul Biya le sait mieux que quiconque…
Michel Mombio à Renouveau – Émergence – Alternance (REA). Mouvement Réaliste.