Cameroun – Affaire Ahmed Abba – Issa Tchiroma répond à RFI: «Ce pseudo-journaliste est une excroissance de Boko Haram… Ce que RFI a fait est inacceptable»
Le porte-parole du gouvernement stigmatise la sortie du média français après la condamnation de son correspondant à 10 ans de prison ferme.
Il fallait s’attendre à la réaction du gouvernement camerounais. Suite à la condamnation de son correspondant Ahmed Abba, à une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans (reconnu coupable de « blanchiment de produits de terrorisme » et « non dénonciation d’actes terroristes »), RFI a publié un communiqué pour faire part de sa « consternation ».
Pour Radio France Internationale, « c’est la liberté d’informer et d’être informé qui est mise en cause. RFI en appelle à la mobilisation générale de tous ceux qui dans le monde se battent pour défendre ce droit fondamental», peut-on lire. Aussi, la radio a-t-elle donné la parole au président du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC).
Denis Nkwebo a affirmé sans ambages que « c’est une punition contre la presse. C’est une volonté de criminaliser le métier de journaliste au Cameroun parce que tout ce qu’on reproche à Ahmed Abba, c’est d’avoir été en situation professionnelle ».
Beaucoup trop donc pour Yaoundé. La réponse du gouvernement camerounais est tombée hier, 25 avril 2017 au journal de 20h de la CRTV radio. « Nous devons faire confiance à notre justice. C’est au motif de l’exercice de sa profession de journaliste qu’il (Ahmed Abba ndlr) a été reconnu coupable et jugé. Je profite de l’occasion pour dire que ce monsieur, au regard des preuves à la disposition du Tribunal militaire, ce journaliste ou ce pseudo-journaliste n’est ni plus ni moins qu’une excroissance de Boko Haram qui se cache derrière la façade respectable de RFI pour perpétrer son forfait », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Citant en exemple la tolérance administrative appliquée pour permettre à plusieurs médias audiovisuels de fonctionner sans remplir les conditions préalables, Issa Tchiroma Bakary a affirmé que le Cameroun est un pays où la liberté de presse est une réalité. « Ce que RFI a fait inacceptable », a ajouté le Ministre de la Communication, faisant allusion au ramdam médiatique entretenu par RFI après la condamnation de notre confrère.
Par Jean-Marie NKOUSSA | Cameroon-Info.Net