CAMEROUN, LA CRISE ANGLOPHONE ET L’ESCALADE MEURTRIÈRE D’UNE SALE GUERRE : LE JEUNE MAIRE DE MANFÉ, ASHU PRISLEY OJONG, TUÉ DANS UNE ATTAQUE DES SÉPARATISTES
Pendant que les va-t-en-guerre et autres faucons du régime de Yaoundé entretiennent toujours l’illusion d’une paix définitive sans un dialogue inclusif avec les principaux protagonistes anglophones maintenus en détention arbitraire, les affrontements et atrocités se poursuivent sur le front de guerre. Ils étaient pourtant prévenus sur la difficulté inhérente à une confrontation asymétrique et intérieure, à laquelle nombre de grandes puissances militaires ont malheureusement dû plier et été obligées de réviser leurs plans.
Notre organisation ne cessera pas à cet égard de déplorer puis condamner le meurtre de soldats de l’armée camerounaise, des forces de l’ordre, des élus, des civils en plus du nombre interminable des ressortissants des deux régions anglophones du Cameroun disparus dans ce conflit déraisonnable (entre 3000 et 12 000 selon les estimations officielles).
Nous continuons d’appeler en la tenue, NON d’un monologue préempté par le parti-État RDPC, MAIS d’un vrai dialogue inclusif ouvert et direct, devant un médiateur NEUTRE, avec au préalable une libération immédiate de tous les détenus anglophones séquestrés à la suite de la rupture unilatérale du processus de dialogue initial, le retrait de l’armée des zones occupées et le retour des réfugiés.
L’impasse actuelle ne profite pas au Cameroun. Quand bien même elle donnerait en effet l’impression trompeuse qu’une accalmie précaire règne sur place sous le tintamarre médiatique des envolées haineuses du ministre pyromane de l’administration territoriale Paul Atanga Nji, et la saturation des plateaux de télévision par des idéologues ethno-fascistes.
Tel n’est hélas pas le cas.
Car sous l’effet conjugué d’un couvre-feu permanent, de la propagande gouvernementale, de l’extradition suivie de la disparition forcée des leaders sécessionnistes, de la destruction systématique de villages entiers, des exécutions extra-judiciaires sous un silence assourdissant des francophones…. la situation sur le terrain ne présage pas d’une paix durable et définitive.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Le plus jeune maire du Cameroun tué par balle, l’État accuse les séparatistes anglophones
Des hommes armés ont tué le maire d’une ville de la région anglophone du sud-ouest du Cameroun, en proie à des velléités séparatistes.
Selon la chaîne de télévision d’État CRTV, Ashu Prisley Ojong, maire de Mamfe, à environ 500 km de la capitale Yaoundé, a été tué lorsque son convoi a essuyé des tirs de combattants séparatistes anglophones.
D’après un officier supérieur de l’armée camerounaise, deux soldats ont été blessés lors de l’attaque, survenue dimanche.
Agé de 35 ans, M. Ojong était le plus jeune maire du Cameroun, précise la CRTV dans un tweet. Il avait été élu lors du double scrutin du 9 février.
Ojong est l’un des premiers élus à avoir été tués dans le conflit qui perdure entre l’armée camerounaise et les milices anglophones.