L’intégralité de la correspondance que le président national du Mouvement patriotique du salut camerounais (MPSC) adressé au chef de l’Etat.
Monsieur le président, je suis détenu injustement, et condamné dans une affaire qui m’est étrangère, ma faute, est celle d’avoir éventré un complot. Que dis-je ? Une escroquerie montée de toute pièce par la DGRE (Direction générale de la recherche extérieure), un service de renseignement camerounais) pour vendre la peur et voler par la même occasion l’argent des contribuables camerounais. Je cri haut et fort que je n’accepte pas et n’accepterai jamais ce verdict prononcé par le tribunal militaire de Yaoundé à mon encontre.
Tribunal qui n’est rien d’autre que le bras armé de la DGRE puisque c’est l’épouse du directeur de cette institution qui y siège comme présidente et ceci en entorse aux articles 591 et 592 du code de procédure pénal camerounais. Car la plupart des justiciables de ce tribunal sont passées par la DGRE moi y compris. Pour revenir à mon affaire, en temps normal jamais une juridiction digne de ce nom n’allait se pencher sur ce non-lieu et à fortiori juger et condamner des paisibles Camerounais. Monsieur le président, Je respecte la justice de mon pays et croyais à l’indépendance des juges jusqu’à ce qu’on me condamne sans aucune preuve, sans témoin, jusqu’à ce qu’on transvase mon procès faisant de moi le «bouc émissaire» de cette scabreuse affaire. Face à une injustice comme celle là, dois-je me taire ? NON !
Non seulement je ne me tairai pas, mais je prouverai dans les jours et mois à venir que les deux institutions à savoir la DGRE et le tribunal militaire de Yaoundé qui se sont concertées pour me faire porter la croix ne sont pas exemptes de toutes reproches. Les Camerounais et vous découvrirez comment vous baignez dans la manipulation permanente. Contrairement à ma condamnation sans preuve, à chacune de mes lettres, j’attacherai des éléments de preuves qui vous étayeront sur la DGRE et le blanchiment de ses faits par le bras armé qu’est le tribunal militaire de Yaoundé. Je ne cherche pas à me venger ou à faire la diversion sur mon affaire, je ne cherche pas non plus à discréditer la justice militaire en général. Mais j’accuse l’actuel tribunal militaire de Yaoundé qui est tout sauf indépendant.
Pour cela je veux que vous et les Camerounais sachiez les dessous des cartes. Peut être qu’il est trop tard pour vous président de la république de sortir des tenailles de ceux qui vous prennent en otage. Mais je sais qu’il ne sera jamais trop tard pour nos compatriotes de s’extirper des anciennes combines qui ne font plus recette. La vérité a peu de mots et les laisse aux mensonges. C’est incontestable, nous nous acheminons indubitablement vers la 3ème République. Celle-là doit être exemplaire, dépouillé de tous les maux qui ont plombé notre pays depuis l’indépendance. Nous voulons prendre en main la destinée de notre pays et la façonner à notre manière. Nous ne souhaitons pas que le futur Cameroun que nous désirons bâtir ressemble à celui que vous vous apprêtez à nous léguer. Nous voulons la paix, la quiétude, la transparence, la justice, l’égalité, et la liberté idéaux indispensables pour la construction d’un État fort, développé, respecté et capable de protéger tous les citoyens camerounais sans exception.
Nous ne voulons pas d’un État qui assassine, étouffe, et frustre sa population. C’est pour cela que je prends rendez-vous avec vous et le peuple camerounais dans mes prochaines lettres qui traiterons des injustices et feront tomber les masques des individus qui, tapis dans l’ombre profitent de leurs positions pour commettre des forfaits très graves et s’arrogent en justiciers. Monsieur le président, moi qui étais au début de cette affaire comme un cheveu sur la soupe suis devenu par la force des choses la soupe elle-même. Je vous avise et j’avise à la communauté nationale et internationale, que je n’ai aucune pulsion suicidaire et je ne suis pas malade. S’il m’arrivait quoi que ce soit, n’allez pas chercher loin c’est surement l’œuvre de ceux-là, qui m’ont séquestré et pris en otage, ceux-là qui ont pris en otage la sécurité camerounaise pour en faire un business.
M. LE PRÉSIDENT, Gandhi disait que ”ce dont le mal a le plus besoin, c’est le silence des justes”. Je ne me tairai pas. Car dans cette procédure je suis devenu un cobaye judiciaire. En 03 ans de procès avec plus de 30 audiences, J’ai assisté à comment plus de 40 articles de notre code de procédure pénal ont été violés portant gravement préjudice à mes droits de défense définis par les dispositions légales en vigueur. Cette erreur judiciaire sur ma personne ne doit pas échapper à la sanction. J’engage la responsabilité du juge qui délibérément n’a pas respecté la compétence que la loi lui confère oubliant qu’il est serre de celle-là ; mais a plutôt tranché cette affaire ou mon affaire en se bornant sur la rumeur.
Il n’a pris en compte aucun élément de preuve produit pour ma défense. Toutes les notes de plaidoirie de mes avocats ont été mises de côté ou écartées. Le plus scandaleux, est que mon avocat/conseil Me Mbeng Song qui était constitué depuis mon kidnapping à la DGRE ne figure même pas sur la décision du juge qui m’a condamné. Ça veut dire tout simplement que j’ai été jugé sans avocat pour ma défense, ou bien que sa présence depuis 03 ans à toutes les audiences ont été vaine.
© Via L’OEIL DU SAHEL : Aboubakary Siddiki