la trajectoire d’un insoupçonnable dictateur qui a pendant 35 années méthodiquement broyé les carrières et les vies de grands serviteurs de l’État
UNE PHOTO VAUT 1000 MOTS.
Par Boris Bertolt
Quand Paul Biya assistait à la prestation de Ayah Paul Abine en 1978 comme magistrat. Il était encore au premier ministre et assis au premier banc. Aujourd’hui il est encore chef d’Etat et Ayah Paul détenu dans le camp militaire du SED.
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PAUL BIYA DANS LE DOS DE PAUL AYAH
C’était en 1978, Paul Abine Ayah, major de sa promotion, sortait alors de l’ENAM, et prêtait sans doute le serment de respecter la constitution. Aujourd’hui magistrat a la cour suprême, il est en prison dans le sous-sol du SED ou il a été jeté par Biya, alors premier ministre depuis 1975. Comme Albert Ndogmo, lui aussi tres brillant, croyait en ‘l’immunité ecclésiastique’ sous Ahidjo, Paul Ayah a cru en ‘l’immunité du magistère’ sous Biya. Or l’immunité de la robe n’est rien en tyrannie, la veste n’étant que couverture pour le tueur. Une génération dont les parents marchaient encore sans caleçon et qui a grandi dans l’admiration béate des oripeaux de l’administration coloniale, nous laisse une gestion mafieuse de la chose publique.