Laisser mourir Le Messager, journal emblématique de la presse indépendante au Cameroun, suit naturellement une logique d’étouffement et d’étranglement systémiques des Libertés fondamentales dans le pays.
C’est pourquoi une campagne sérieuse et traçable de collecte internationale de fonds doit être lancée pour le sauver, parallèlement à son indispensable mutation numérique.
Sauvons Le Messager, en Mémoire de son fondateur Pius Njawé!
JDE
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PROPOSITION CITOYENNE DE SORTIE DE CRISE AU JOURNAL LE MESSAGER.
Par Christian Bomo Ntimbane
Je viens de lire avec un grand pincement au cœur, la sortie du journaliste François Chanon, directeur de publication décrivant l’agonie de son journal, Le Messager.
Il est un fait, qu’on ait été, ou, soit opposé, à sa ligne éditoriale, le journal Le Messager restera un des acteurs clé de l’histoire de l’eveil démocratique au Cameroun.
Il est dès lors est un heritage camerounais. C’est un bien du domaine national moral.
Ainsi le laisser aller à la mort sans un sursaut citoyen, serait tout simplement de l’antipatriotisme.
Il pourrait même venir à l’idée de lancer une quête nationale pour sauver ce journal citoyen, que cela serait tout à fait loyal.
Mais une telle action serait de courte vue.
Il faut plutôt appeler ce journal à des réformes drastiques comme l’ont fait les grandes parutions du monde, confrontées à l’avènement d’un nouvel mode de vie social, tueur silencieux du journal papier à savoir internet et le numérique.
Par exemple, face à une baisse drastique de ces ventes, le célèbre journal français Le Monde, a décidé de ramener sa production de print à 35% contre 65% de numérique .
Ce qui fait qu’aujourd’hui ce mythique journal se porte bien, contrairement aux journaux comme Libération qui ont continué à miser sur le journal papier par résistance à la modernité.
Résultat des courses : des baisses de 40% qui s’accentuent d’ailleurs.
Je propose donc citoyennement au journal le Messager de mettre le paquet sur le tout numérique pendant une période de 06 mois minimum et tirer les conclusions.
Le tout numérique ici n’est pas le e-kiosque, qui n’est rien d’autre que la vente en ligne d’un journal papier.
Mais plutôt de faire de courts articles, faciles de lecture et à la disposition des lecteurs camerounais des réseaux sociaux contre paiement de petites sommes par Orange money, Mtn Money ou par Carte de crédit.Par exemple 50, 100 FCFA, 1 ou 2 euros.
L’objectif étant d’être lus par le grand nombre et susciter ainsi des publicités payantes.
En outre, avec le numérique, on pourra donc lire à la même minute un article du journal Le Messager à Garoua, Kousseri, Ambam, Yoko, Yaoundé, Douala, au lieu d’attendre 3 jours pour certaines de ces villes pour recevoir le journal papier et son information souvent périmée.
Il faudrait aussi sponsoriser régulièrement certains articles sur les réseaux sociaux pour les rendre plus visibles.
De nombreux journaux le font sur Facebook, You tube et autres réseaux sociaux.
Il ne se passe de minutes sur facebook sans que des articles des journaux et médias comme Jeune Afrique, le Monde, Rfi…apparaissent à notre vue, nous contraignant pratiquement, de par leurs titres alléchants, à ouvrir les liens et de les lire gratuitement et pour les plus captivants à les payer.
Vu sa notoriété, son histoire, Le Messager, comme tous ses pairs, doit aussi être vu quand nous ouvrons nos Facebook, You Tube…
Les articles doivent être publiés à tout moment, à la moindre information, au lieu d’attendre toujours la classique réunion de bouclage tous les soirs du journal du lendemain.
Cette façon de faire tiendra aussi compte de la forte demande de la diaspora friande d’informations sur le pays et se nourrissant, faute de mieux essentiellement des articles et posts de citoyens lambda.
Au Cameroun, nous avons l’avantage d’avoir de bonnes compétences , à moindre coût pour concevoir la numérisation efficace et de bonne facture pour un journal comme le Messager .
Christian Ntimbane Bomo
Société Civile Critique