Alors que l’événement était sur le point de démarrer, les organisateurs se sont vus opposés un refus par les autorités préfectorales. Raison évoquée, risque de trouble à l’ordre public.
Jeudi 28 janvier 2016, il est environ 15h. A l’entrée du Somatel Hotel situé au quartier Tsinga à Yaoundé, un car Hiace de couleur bleue de la police est garé : « nous avons reçu l’ordre d’interdire la cérémonie », fait savoir un officier de police au journaliste Jean Bosco Talla, directeur de publication du journal Germinal. Ce dernier, dans le cadre de La Grande Palabre, devait organiser une cérémonie de dédicace d’un ouvrage présenté en décembre dernier à la presse et intitulé « Société civile et engagement politique au Cameroun. Enquêtes, analyses, enjeux et perspectives ».
D’après l’arrêté d’interdiction du sous-préfet, Germinal n’est pas habilité à organiser ce genre de cérémonie. L’autorité administrative a également argué d’un « risque de trouble potentiel à l’ordre public ». Jean Bosco Talla dit n’avoir découvert l’arrêté d’interdiction qu’à la réception de l’hôtel et quelques minutes de la cérémonie prévue pour 14h : « je n’ai pas été notifié de cette interdiction », a-t-il rappelé aux hommes en tenue venus exécuter l’ordre du sous-préfet de Yaoundé 2e, Yampain Ousmanou. Ce dernier, à en croire le directeur de publication de Germinal, est allé laisser l’arrêté d’interdiction à la réception de l’hôtel.
Surpris, le journaliste et non moins activiste des droits de l’homme dit avoir organisé d’autres conférences-débats sans qu’on ne lui rappelle que Germinal n’en a pas qualité. Des universitaires, des membres des organisations de la société civile, des membres de partis politiques et du corps diplomatique devaient y prendre part. Cette interdiction n’est pas la première que Germinal subit. La cérémonie de dédicace a été reporté à jeudi 4 février prochain à la Fondation Friedricht Ebert à Yaoundé.