Après la confirmation de sa condamnation – avec un petit raccourcissement de sa peine – par la Cour suprême qui l’a condamné à vingt ans de prison, le 18 mai 2016, Marafa Hamidou Yaya va demander la révision de son procès. Ses défenseurs envisagent aussi de poursuivre l’État du Cameroun devant les juridictions régionales et internationales.
«Avec un argument qui met en lumière un étonnant paradoxe: Marafa a été condamné pour avoir détourné 31 millions de dollars dans l’affaire de l’avion présidentiel – des faits qui, selon la justice, remontent à 2001», indique Jeune Afrique, qui révèle l’information. Un paradoxe d’autant plus que «Jean Marie Atangana Mebara, son successeur au secrétariat à la Présidence, a été condamné pour les mêmes faits, sauf que cette fois-ci ils auraient été commis en 2003», souligne le magazine panafricain.
«Si, comme le dit la Cour, Mebara a tenté de détourner ces millions cette année-là, conclut un avocat de Marafa, c’est qu’ils étaient toujours dans les caisses. Marafa ne les a donc pas volés !», apprend-on.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique le 6 octobre 2014, Marafa Hamidou Yaya clamait son innocence. Il indiquait après sa condamnation que son procès dans l’affaire de l’avion présidentielle «a été une bonne chose: les juges ont reconnu que je n’avais pas détourné ou reçu la moindre somme. Cela ne les a pas empêchés de me condamner à vingt-cinq ans de prison pour “complicité intellectuelle de détournement”. Mais tout le monde sait que je suis innocent et que je suis un prisonnier politique».
Arrêté le 16 avril 2012, Marafa Hamidou Yaya avait été condamné par le Tribunal criminel spécial (TCS) à 25 ans de prison ferme le 22 septembre de la même année, pour coaction de détournement de 31 millions de dollars (24 milliards de francs CFA), destinés à l’acquisition d’un avion neuf pour les voyages du chef de l’État.
Le TCS avait jugé coupable Marafa d’avoir apporté son aide (sa «complicité intellectuelle») à un montage financier qui aurait été monté par Yves Michel Fotso et destiné à détourner la majeure partie des 31 millions de dollars destinés à l’achat de l’avion présidentiel. Clamant son innocence, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République avait fait appel.
Mais les juges de la Cour suprême ont confirmé mercredi 18 mai sa condamnation, tout en «allégeant» sa peine, qui est désormais de vingt années de réclusion. L’audience aura duré plus de treize heures, s’étant ouverte la veille à 16 heures et ayant pris fin à 5h30 du matin.
Source: cameroon-info.net