Combien de personnes exactement ont été arrêtées au cours des manifestations du 22 septembre, initiées par Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ? Les avocats de ce parti, interrogés par Equinoxe Télévision, parlent de plus de 500 manifestants.
«Nous avons un bilan provisoire de près de 589 personnes arrêtées sur toute l’étendue du territoire national. Mais les chiffres vont grandissant, car il y a des personnes qui ont été interpellées avant et après les marches», explique Me Hyppolite Meli, qui dirige le collectif des avocats du MRC.
Ils affirment être sans nouvelles de certains militants arrêtés. Aussi, exhortent-ils les familles de ces derniers à leur fournir plus de détails sur les circonstances des interpellations.
«Pour des personnes interpellées avant le 22 septembre, nous n’avons pas encore les chiffres exhaustifs. Nous appelons les familles de nous aider à signaler les cas de personnes qui ne figurent pas sur les listes que nous allons rendre publiques. Le collectif déplore le fait que dans les unités d’internement, il n’y ait pas de possibilité d’accès à des registres renseignant sur des personnes qui y sont internées», a ajouté Me Meli.
Le travail des avocats est aussi rendu difficile en raison de l’accès qui leur est parfois refusé dans certaines unités de détention.
Cas Alain Fogué et Bibou Nissack
Parmi les personnes qui restent en détention, on retrouve Alain Fogué, trésorier du MRC et Olivier Bibou Nissack, porte-parole et conseiller de Maurice Kamto.
«Bibou Nissack a été invité à sortir de chez lui pour aller rencontrer le DGSN (patron de la police NDLR) par le commissaire divisionnaire Mendouga qui l’a assigné très tôt à résidence (le 22 septembre 2020). Il est donc sorti de chez lui et s’est retrouvé dans un car de police. Au lieu d’être conduit à la Délégation Générale à la Sûreté Nationale, on l’a plutôt conduit à la Division Régionale de la Police Judiciaire pour le Centre», indique Hyppolite Meli.
Pour ce qui est de Pr Fogué, il a été invité au Groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi où il est retenu depuis lors, en compagnie de trois autres personnes.
PAR Fred BIHINA
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Olivier Bibou Nissack : Face à douze enquêteurs
Olivier Bibou Nissack n’a pas encore regagné son domicile. Le conseiller et porte-parole du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) est gardé à vue à la Division régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre à Yaoundé, depuis les premières heures de la matinée du 22 septembre. Les avocats membres du Collectifs Sylvain Souop du nom du célèbre avocat du Mrc décédé il y a quelques- qui l’ont assisté hier mercredi, indiquent néanmoins que Bibou Nissack se « porte bien ».
Un détail qui vient renseigner sur l’état de santé du conseiller et porte-parole de Maurice Kamto, happé à son domicile à Yaoundé, juste avant le début des marches annoncées par le Mrc. « Le commissaire Mendouga est venu chez lui le matin du 22 septembre lui dire qu’il n’était pas autorisé à sortir de son domicile déjà encerclé. Et aux environs de 14h, il est revenu lui dire que le délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) avait besoin de le voir, et la suite c’est qu’il a été conduit dans les locaux de la Drpj », explique l’un des avocats du collectif Sylvain Souop. Il s’agit, entre autres, des Maîtres Hippolyte Meli, Sother Menkem et Crépin Ndjodo.
A en croire le même collectif, l’audition d’Olivier Bibou Nissack a commencé en milieu d’après-midi pour s’achever tard dans la nuit. Puisqu’elle a duré de 14h50 à 23h. Le temps pour les hommes au béret noir de le « cuisiner », comme on le dit dans les chaumières, pour avoir de quoi construire une éventuelle infraction. D’après ce Collectif, on en est d’autant plus édifié que son audition « a tourné autour des allégations sur ses opinions politiques, ses activités politiques, le programme politique du Mrc, le financement du Mrc, au point où il (Bibou Nissack) a demandé à ses enquêteurs, 12 au total, s’il faisait l’objet d’une enquête plutôt politique que judiciaire », extrait d’un compte-rendu de mission du Collectif en question, publié hier sur les réseaux sociaux. «Il est suspecté d’infractions de terrorisme, d’hostilité envers la patrie, de préparatifs dangereux et d’insurrection», relève ce compte-rendu.
La garde-à-vue signée de son enquêteur à la Drpj du Centre, informent ses conseils, est d’une durée de 48 heures. On saura dans les prochains jours le sort qui va lui être.
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