Maurice Kamto poursuit sa tournée médiatique après sa sortie de prison. Le leader du MRC a profité de son séjour en Europe pour accorder un entretien à la chaîne de télévision France 24 le 11 décembre 2019.
L’opposant est revenu sur les raisons de l’appel au boycott qu’il a lancé pour les prochaines élections locales.
«Allez aux élections sans avoir réglé cette question (crise anglophone) en profondeur, ce serait donner un mauvais message aux populations des deux régions concernées. Ce serait en quelque sorte leur dire: ‘‘vous n’êtes pas des Camerounais’’», a-t-il dit.
«Aller aux élections sans avoir reformé le Code électoral, exposerait le pays à de nouvelles tensions post-électorales», a-t-il ajouté.
Interrogé sur les conséquences de son boycott (impossibilité de se présenter à la présidentielle de 2025), l’opposant a dit espérer que son action entraîne les réformes nécessaires pouvant créer les conditions du développement économique. «Aujourd’hui, aucun investisseur ne peut prendre la direction du Cameroun, à cause de l’instabilité», a affirmé professeur Kamto.
S’agissant des solutions à la crise anglophone, il a proposé une réforme en profondeur de la forme de l’État, par exemple en mettant en place le fédéralisme qui semble être l’une des revendications des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Nous vivons un moment particulièrement dramatique s’agissant des libertés et des droits de l’Homme au Cameroun. Il n’y a plus de limite. Nous n’avons jamais atteint un tel niveau de violence politique par le passé», a-t-il répondu au sujet de son incarcération
Fred BIHINA