L’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) s’est penchée ce vendredi 23 avril 2021 sur le cas du journaliste Emmanuel Mbombog Mbog Matip, détenu à la prison centrale de Yaoundé depuis près de huit mois. Le directeur de publication du journal « Climat social », accusé de propagation de fausses nouvelles, avait été appréhendé à son domicile le 17 août 2020 par des hommes armés, alors qu’il menait deux enquêtes impliquant plusieurs personnalités haut placées du régime. Son travail portait sur un projet présumé de coup d’État dans le pays et une affaire de vol de voitures de luxe en provenance du Togo.
RSF dénonce « une nouvelle détention arbitraire » d’un homme de média et exige sa libération. « Arrestation violente, détention provisoire arbitraire ayant déjà expirée, traduction devant une Cour militaire… Le traitement infligé à ce journaliste est indigne, dénonce le responsable du bureau Afrique de RSF, Arnaud Froger. La prolongation de sa détention en dehors de toute procédure légale est clairement motivée par la volonté de l’empêcher de poursuivre son travail d’investigation. RSF demande sa libération immediate ».
L’ONG déplore le fait qu’il continue d’être maintenu en détention sans jugement, à l’image du bloggeur Paul Chouta, ou encore d’Amadou Vamoulké, l’ancien directeur général de la Cameroon Radio Television (CRTV). Dans son cas, Emmanuel Mbombog Mbog Matip, a adressé plusieurs requêtes aux autorités administratives pour demander sa libération, mais celles-ci sont restées lettre morte. RSF revient à la charge, ce d’autant plus que sa détention provisoire de six mois a expiré depuis le 7 mars 2021. Et il demeure derrière les barreaux.
Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net