Une avocate vient de saisir le Ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, pour demander la suspension du Commandant de la Brigade de gendarmerie de Bepanda où un homme gardé à vue à trouvé la mort.
Me Félicité Esther Zeifman, née Nkolo, avocate défenseure des droits humains a adressé en date du dimanche 10 avril 2016 un courriel via les réseaux sociaux au Ministre de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo. Dans le cadre d’un devoir citoyen, un autre confrère, résidant à Yaoundé, Me Yannick Djemeni a déposé la correspondance physique au cabinet du Mindef. En effet, elle s’indigne de ce que l’abus d’autorité d’un agent de gendarmerie a causé la mort d’une personne et entrainé un grave préjudice à sa famille. En effet, placé en garde à vue pour une affaire de commande non livrée, frisant une escroquerie, un menuisier a été placé en garde à vue dans les cellules de la Brigade de gendarmerie de Bépanda.
Pis encore, la famille indique que le commandant de la brigade de gendarmerie exigeait la somme de 50 000 Fcfa pour mettre fin à sa garde à vue. Devant l’incapacité ou le refus de ce dernier à céder à cette pratique de corruption, le Commandant de la Brigade de gendarmerie de Bependa a refusé que ce menuisier qui avait des soucis de santé, reçoive des soins de la part de son médecin.
De quoi indigner le commun des mortels. C’est pourquoi, Me Félicité Esther Zeifman, née Nkolo dans sa correspondance se demande si «Les levées de garde à vue sont elles monnayées au Cameroun ?» Et de poursuivre : «Comment comprendre et expliquer qu’un Commandant de gendarmerie refuse à un gardé à vue tout examen par un médecin violant ainsi les dispositions légales de son pays et bafouant la dignité reconnue par la loi fondamentale à tout citoyen camerounais ?».
Rappelant sur sa page facebook que la mission d’un avocat est de dénoncer toute violation des droits de l’homme et sa dignité, elle a déclaré qu’en initiant cette action, elle entendait avec la dernière énergie dénoncer : «Je dénonce Monsieur le Ministre ce comportement odieux qui ne saurait rester impuni.»
Avant de rappeler les faits : «Pour n’avoir pas payé la somme de 50 000 Fcfa exigée par le Commandant de Brigade de gendarmerie de Bepanda, un citoyen camerounais n’a pas vu sa garde à vue levée et n’a pas eu droit aux soins médicaux prescrits par la loi et a trouvé la mort». Révoltant. Pour si peu des drames pareils ont entrainé des émeutes dont le bilan a été lourd. Il y a lieu de saluer le comportement responsable de la famille et des habitants de ce quartier.
C’est pour que la situation ne dégénère pas plus tard que Me Félicité Esther Zeifman, née Nkolo plaide auprès du Ministre de la Défense de bien vouloir prendre à l’encontre du commandant une mesure conservatoire en le suspendant de ses fonctions tout en ordonnant une enquête.
Des échos qui parviennent de Yaoundé font état de ce que le Mindef a déjà commandé aux services compétents d’ouvrir une enquête et de lui rendre compte dans les plus brefs délais. On espère que celle-ci ne sera pas émaillée de désinformations et de contre-vérités comme celles commandées dans l’affaire Monique Koumatekel, pour des buts inavoués.
Source : actucameroun.com