L’Association Internationale Kofi Annan pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme et la Paix (AIKAPPRODHOMP) était en conclave ce vendredi 29 mai 2015 à Bafoussam. L’organisation devrait valider le rapport d’enquête sur la situation des droits de l’homme en milieu rural à l’Ouest Cameroun. Le rapport qui était soumis à l’appréciation des membres de l’association et des experts en matière de droits, est une suite logique du projet « Agir pour les Droits de l’Homme en milieu rural à l’Ouest Cameroun à travers l’inventaire de la situation des Droits de l’Homme des groupes vulnérables vivant en milieu rural, le plaidoyer pour l’amélioration desdits droits et la formation ».
Interrogé sur les sources de financement du projet de cette envergure, Serges Fréderic Mboumegne, président de l’Association Kofi Annan nous renseigne que le « travail effectué est le fruit de la concrétisation du partenariat entre l’AIKAPPRODHOMP et le NED (National Endowmen for Democracy). En date du 05 Septembre 2014, à la suite de la tenue du conseil d’administration du NED, l’Association Internationale Kofi Annan a bénéficié d’une subvention pour la mise en œuvre du projet ». L’association a donc formé des enquêteurs qu’elle a repartis dans les 8 Départements que compte la Région de l’Ouest.
Que vise le projet ?
Il s’agit d’une part comme objectif global de contribuer à l’amélioration des droits des personnes vulnérables (Jeunes et femmes) en milieu carcéral ou non vivant en milieu rural dans la région de l’Ouest Cameroun. D’autres parts comme objectifs spécifiques de réaliser l’inventaire des droits en milieu non carcéral avec insistance sur l’écart entre l’être et le devoir être, réaliser l’inventaire des droits en milieu carcéral, étudier l’action de la justice étatique en faveur du respect des droits des personnes vulnérables à l’Ouest Cameroun, analyser de manière transversale l’état de la voirie à l’Ouest Cameroun.
Lors d’un passage des enquêteurs à la prison principale de Mbouda, il a été constaté qu’une détenue y séjourne depuis 7 ans sans jugement. Elle y est par mandat de détention provisoire datée du 09 janvier 2008. Dame Veuve KAGOU MBOGNING Aimée, poursuivie pour coaction de meurtre, martèle que «son affaire a déjà été jugée à la Chambre de contrôle de la Cour d’Appel et ses adversaires ont saisi la chambre de contrôle de la cour suprême, son mandat de détention expire sans être renouvelé et elle est toujours en prison».
Avant la tenue de cet atelier de validation du rapport d’enquête, l’association est allée au chevet de Franklin Mowha, incarcéré à la prison centrale de Bafoussam depuis le 8 décembre 2013 sans motif élucidé. Grande était la surprise de tous quand F M a été transféré à la prison centrale de Bangangté sans notification et contre son gré. Ajouter aux cas de rites de veuvages déshumanisant et à d’autres tortures de tout genre perpétrés aux mineurs, ces cas de figure montrent à suffisance que le droit des personnes vivant à l’Ouest demeure un épiphénomène. Passer à l’action est donc une nécessité impérieuse.
Par Alain NDANGA, camer.be