La semaine dernière au Cameroun, l’arrestation extrajudiciaire du Dr. Patrice Nganang et la performance putride de l’honorable sénateur du sud profond, Samuel Obam Assam ont levé, encore une fois de plus, le voile sur le régime de Yaoundé et ses pratiques ataviques. Tous ces manques au devoir ou à l’éthique de responsabilité que le CL2P estime être désormais en dessous y compris de la norme déjà très préoccupante à laquelle le régime de Yaoundé nous avait habitué. Parce que ces tristes événements font immédiatement apparaître la politique du déni et de la destruction personnelle dans laquelle cette dictature trentenaire est désespérément engagée pour sa survie
1) Le régime de Yaoundé, le complexe industriel du « Conspiratainment » et le style de gouvernement paranoïaque
Même si le régime de Yaoundé tient à être connu sous la marque de la “Démocratie apaisée”, il y a de manière éclatante de plus en plus des manques flagrants au devoir ou à l’éthique de responsabilité dans sa nature conspiratrice de son pouvoir et son style de gouvernement paranoïaque.
Le président de 84 ans après 35 ans de règne, a ainsi tendance à profiter exagérément de la compagnie et de l’intrigue des nègres à deux faces à son service, de leurs commérages, puis de leur habitude à poignarder dans le dos tout ce qui bouge au Cameroun, pour prouver leur loyauté et garder un accès privilégié à sa “mangeoire”. En plus de cela, grâce à ses lois punissant «l’outrage” à tout va, le président s’autorise à arrêter tous les camerounais, des lors qu’il n’apprécie pas ce qu’ils disent.
Cet état d’esprit conspirateur est dû au fait que, dès le départ, les personnes définies comme «opposants » n’ont jamais été considérées comme étant dans la logique de la contribution au Cameroun. Dans ce pays tout ce qui sent l’opposition est une attaque directe, non seulement contre le régime, mais aussi contre le président lui-même. Cela explique pourquoi il n’est pas très difficile d’analyser l’emballement génocidaire de l’honorable sénateur Samuel Obam Assam, lorsque, en pleine plénière du sénat, il s’est permis d’asséner que les Camerounais anglophones doivent être exterminés sur l’ordre du président, et qu’il va pour ce faire charger son propre fils colonel dans l’armée de faire le (sale) travail!
Ce que l’honorable ne semble pas comprendre ici, c’est que l’extermination des opposants politiques a un coût: d’abord, le régime qu’il sert avec passion a été installé par l’armée coloniale française et il est peu probable que le président Emmanuel Macron envoie encore des troupes françaises (comme certains de ses prédécesseurs) pour sauver le régime gérontocratique fossilisé, calcifié, et ossifié de Yaoundé. Deuxièmement, M. Obam Assam pourrait certainement avoir à répondre de ses crimes – du moins de son incitation au génocide des anglophones – devant la Cour Pénale internationale de La Haye.
2) Ne déteste pas les joueurs, déteste tes propres “créatures :” On N’emprisonne pas Voltaire !
Il devrait pourtant être évident que tous les Camerounais ne sont pas des “créatures” de Paul Biya. Et le Dr Patrice Nganang n’en fait certainement pas partie. Car le Professeur Nganang est un «joueur». Un joueur est une personne participant à un système sur lequel il n’a aucun contrôle. “Le jeu” est ce système. Dans le cas du Pr. Nganang, il se définit comme le produit des bidonvilles de «Nkomkana» sur les hauteurs de Yaoundé, qui est ainsi parti d’un milieu défavorisé pour devenir un écrivain accompli, un professeur titulaire respecté par ses pairs, et surtout un défenseur acharné des Droits humains. Parce qu’il est issu de Nkomkana, il est sous-entendu que le Prof. Nganang est un virtuose des lettres engagé dans le dur labeur et la discipline de son métier. Il ne pouvait et ne peut tout naturellement pas éprouver le moindre respect pour un regime de parasites (à moins vouloir briller comme nombre de ces derniers dans la flagornerie).
Autrement dit, la leçon pour le régime de Yaoundé c’est de ne pas se fâcher, blâmer, ou être jaloux des autres en raison de ses propres lacunes ou de son échec à atteindre ses objectifs affichés. De fait, pour un régime qui semble considérer chaque Camerounais comme une «créature » de Paul Biya, la seule indépendance du Pr. Nganang constitue un intolérable affront. Mais n’est pas et ce ne devrait jamais être une raison y compris minimale pour l’enlever, l’arrêter, puis le séquestrer. Même une fausse démocratie exige un minimum de tolérance de la dissidence. Ainsi, un régime qui comme celui de Yaoundé ne tolère aucune forme de dissidence ne peut pas s’estimer démocratique. C’est une escroquerie.
3) Jugement et Responsabilité : A bon entendeur salut!
Le régime de Yaoundé semble toujours être sujet d’événements, en permanence sur la défensive, et jamais proactif …essentiellement à cause d’une incapacité atavique de dire la vérité et d’être honnête avec lui-même. En ce sens la crise Anglophone aurait certainement pu être évitée. Il est maintenant grand temps que ce régime investisse dans la reconnaissance de la réalité. Les vieilles fictions comme un Cameroun «uni et indivisible» ne parviennent même plus à entretenir l’illusion autour d’un consensus national, et apparaissent davantage et de plus en plus comme un luxe pour un pays littéralement au bord du précipice. C‘est simplement cela que le Professeur Nganang essayait de te dire et s’évertue encore en faire entendre du fond de sa cellule au prix de sa vie. En travaillant en effet uniquement sur des fantasmes plutôt que sur des faits comme s’acharne le régime en place, le pays de nos rêves disparaît lentement devant nous.
À bon entendeur salut!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques
[spacer style="1"]
English version
Cameroon, Nganang / Obam Assam: Perpetual Denial of Reality in Appeased Democracy
This past week in Cameroon, the extra-judiciary arrest of Dr. Patrice Nganang and the putrid performance of the Honorable senator from the deep south, Samuel Obam Assam pull the sheet off the regime of Yaoundé atavistic practices and derelictions of duty the CL2P claimed is even below the standard the regime of Yaoundé usually displayed because it immediately makes apparent the politics of denial and personal destruction the regime of Yaoundé is now engaging in:
-
Yaoundé, the Conspiratainment Industrial Complex, and Paranoid Style of Government
Even though the regime of Yaoundé is on record to sale the brand of “Appeased democracy,” there are many derelictions of duty due to the conspiratorial nature of the regime and its paranoid style of government. The president 84 years old and 35 in power, enjoyed the company of two-face Negroes, their gossips and stabbing in the backs on their college to prove their loyalties and have access to the “mangeoire.”
There are laws on the books regarding “outrage” which allow the president to arrest any Cameroonians whereas he does not like what they are saying. This conspiratorial mindset is due to the fact that from the beginning people defined as the opposition were never ever considered to be in the logic of contribution. Anything that reeks of “opposition” is a direct attack not only on the regime but on the president himself. This explains why it is not too hard to unpack the Honorable senator, Samuel Mvondo Assam’s spiel, that English speaking Cameroonians must be exterminated on the order of the president and will instruct his son to get the job done! What the honorable seems not to understand is that exterminating political opponents come at a cost: First, the regime that it serves with a passion was installed by the French colonial Army and that president Emmanuel Macron is very unlikely to send French troops again to save a fossilized, calcified, and ossified gerontocratic regime this time. Second, Obam Assam would certainly have to answer for his crimes in front of the International Human Right Court in La Haye.
-
Don’t hate the players, Hate your own “creatures”, Do not imprison Voltaire!
It should be obvious that not all Cameroonians are “creatures” of Paul Biya. Dr. Patrice Nganang is certainly not one of them. Pr. Nganang is a “player.” A Player is a person participating in a system over which he has no control. ‘The game’ is that system. In the case of Pr. Nganang, he defines himself as the product of the slums of “Nkomkana” who rose from an underprivileged background to be become an accomplished writer, a well-respected full professor and human right activist. Because Dr, Nganang comes from Nkomkana, it’s implied that he is a man committed to the hard work and discipline of his craft; and cannot possibly feel respect for a regime of bottom-feeding parasites. Put bluntly, the lesson for the regime means: don’t get mad at or be envious of others because of your own shortcomings or failure to achieve certain goals.
Hence, for a regime that seems to regard every single Cameroonians as the “creature” of Paul Biya. Pr. Nganang’s independence and self-confidence can ruffle a lot of feathers in Yaoundé, however, it is not a reason to arrest him. Even a fake democracy requires a minimum of tolerance of dissent. Thus, a regime that does not tolerate any forms of dissent cannot call itself democratic.
-
Judgement and Accountability: So a word to the wise!
The regime of Yaoundé seems always to be subject of events and never proactive because of an atavistic inability to tell the truth and being honest with itself. The Anglophone crisis could have certainly been avoided. It is now long overdue that this regime needs to invest in recognizing reality. Old fictions such as a “united and indivisible” Cameroon are luxury that the country can no longer afford and that why Pr. Nganang was trying to tell you. By working on fantasies rather than facts, the country of our dreams are slowly disappearing. So a word to the wise!
The Commitee For The Release of Polical Prisoners