Nous serons inlassablement là pour rappeler les exigences de la démocratie au Président Paul BIYA et à ses soutiens: «laisser autant libre leurs opposants que leurs partisans dans leurs choix»; prendre le risque d’affronter leurs «concurrents» politiques et «adversaires» désignés dans des urnes transparentes.Et surtout permettre au Cameroun de connaître et vivre enfin l’alternance démocratique.
Encore une de ces manœuvres de diversion dont les théoriciens du “pouvoir tribal” sont coutumiers au Cameroun à l’approche des hold-up électoraux orchestrés par leur gourou Paul BIYA. Dans son dernier livre paru chez l’Harmattan et intitulé «Systèmes politiques pré-coloniaux au Cameroun» le Pr. Joseph OWONA propose “une alternativité régionale consistant en une rotation du pouvoir suprême entre toutes les régions du pays; Nord, Sud, Extrême-Nord, Ouest et Est, rompant – soutient-il- avec le fameux ping-pong Nord-Sud»
Dans une démocratie représentative il faut précisément laisser le suffrage universel direct ou indirect désigner en toute transparence celle ou celui qui doit présider aux destinées de la Nation toute entière. Ce d’autant plus qu’à force d’intégrations, de mélanges, d’ unions, et des déplacements des populations… les équilibres régionaux ne recouperont plus nécessairement les appartenances ethniques et les ancrages aux terres ou terroirs d’origine.
Le vrai et seul débat qui doit aujourd’hui interpeller et préoccuper les constitutionnalistes camerounais, dont un des éminents inspirateurs de la constitution de 1996 de la trempe du Pr. OWONA, c’est comment éviter la prise en otage des institutions de la République pendant 34 années par le même despote, qui se permet de tripatouiller la constitution à sa guise afin de se maintenir indéfiniment par la fraude à la Présidence de la République du Cameroun.
Le reste participe hélas dans le contexte totalitaire camerounais de la diversion politicienne et du positionnement alimentaire au sein même du régime en place dont M. Joseph OWONA est une des principales “élites ressource”.
Il n’empêche, la rotation régionale à travers un gentlemen’s agreement – à l’instar de celui qui a cours au Nigeria voisin – pourrait aussi représenter une “alternativité équitable dans le Cameroun réputé comme étant une Afrique en miniature”. Dès lors qu’elle est portée par de véritables démocrates, et que la constitution est définitivement scellée et à l’abri des caprices d’un despote ou des intérêts des différents groupes de pression.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
à lire : cameroon-info.net – Alternance politique: Joseph Owona pour une rotation régionale du pouvoir