Au Cameroun ou ailleurs, pour être efficace la lutte contre le terrorisme ne devrait pas se faire au détriment des droits fondamentaux, mais dans un respect scrupuleux de ces libertés qui sont justement la hantise des terroristes. La réponse armée à Boko Haram puis au sécessionnisme anglophone ne pourra réussir durablement qu’à condition que les autorités s’attaquent aux causes profondes de leur émergence dans le pays.
Monsieur Le Président Paul BIYA, Libérez l’opposant Aboubakar Siddiki, le journaliste Ahmed Abba, et tous les activistes anglophones qui comparaissent encore devant le Tribunal militaire de Yaoundé
L’opposant Aboubakar Sidiki
http://cl2p.org/tribunal-
Le journaliste Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa à Maroua au Nord Cameroun
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) ne cesse inlassablement depuis des années – notamment pour le détenu Aboubakar Sidiki – d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le détournement par le régime de Yaoundé de la légitime et nécessaire lutte contre le terrorisme en purges systématiques infligées à des activistes, journalistes, et leaders d’opinion «dérangeant», d’abord originaires du grand Nord du Cameroun, puis du Nord-ouest et du Sud-ouest anglophone.
En effet la lutte légitime contre le terrorisme rime hélas aussi parfois avec la restriction des libertés et la répression politique. Le chef d’entreprise Aboubakar Siddiki, opposant politique originaire du Nord où sévit le groupe terroriste Boko Haram, est ainsi la victime de choix d’une cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates du régime de Yaoundé. Nous ne saurons nous contenter de libérations sélectives de ses compagnons d’infortune au gré des humeurs des partisans du complot autour du Président Biya et du tollé médiatique provoqué par leurs inculpations. Nous continuerons à considérer toutes les victimes de ces cabales liberticides – orchestrées sous le couvert de la nécessaire lutte contre le terrorisme au Cameroun- comme des prisonniers politiques.
À CES INFORTUNÉS, LA DICTATURE CAMEROUNAISE A RAJOUTÉ LES ACTIVISTES ANGLOPHONES COUPABLES DE DÉSOBÉISSANCE CIVILE ET QUE NOUS CONSIDÉRONS TOUS ÉGALEMENT COMME DES PRISONNIERS D’OPINION
La liste complète devrait être revue après la libération depuis vendredi 01 septembre 2017 de 55 des prévenus de la crise anglophone.
Nous nous insurgeons aussi contre ces relaxes sélectives et continuerons d’exiger la libération inconditionnelle de tous les activistes anglophones séquestrés dans les geôles de la dictature, à la suite du vaste mouvement de désobéissance civile, notamment le leader de « Coffin Révolution » MANCHO BIBIXY.
Nous renouvelons notre appel pour leur libération immédiate et n’accordons le moindre crédit aux parodies de procès qui se tiennent par intermittence devant le tribunal militaire de Yaoundé. Cette interminable «sorcellerie judiciaire» n’est pas digne d’un État de droit. Elle déshonore la République du Cameroun et ses institutions.
Monsieur Paul BIYA, Libérez l’opposant Aboubakar Siddiki, le journaliste Ahmed Abba, et bien évidemment tous les activistes anglophones – dont MANCHO BIBIXY – transférés puis sequestrés dans les geôles de Yaoundé.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)