Le Barreau du Cameroun vient de perdre,un membre aux exceptionnelles compétence et dignité .
Sylvain SOUOP était un imminent Avocat d’affaires, l’un des rares d’ailleurs au Cameroun.
C’est le principal rédacteur des premiers textes portant sur le marché financier au Cameroun.
De nombreuses jurisprudences en droit des affaires OHADA ont été construites à partir de ces prolifiques conclusions et écritures.
Son nom revenait dans de nombreuses procédures pendantes devant la Cour de justice et d’arbitrage OHADA à Abidjan.
Sylvain SOUOP était aussi un grand auteur, un intellectuel.
Il nous a formés à travers ses nombreux écrits et parutions dans de revues juridiques.
Maitre SOUOP était un rétheur hors pair.
Il avait maîtrisé l’art des mots et des locutions.
Les immortelles plaidoiries de ce confrère lors du contentieux électoral présidentiel en octobre 2018, en direct à la télévision nationale ont été, d’une remarquable publicité fonctionnelle pour l’ordre des Avocats au Cameroun.
Elles ont davantage participé au relèvement de la considération des Avocats camerounais auprès du public camerounais qui découvrait alors, à travers ses prises de parole, l’immensité intellectuelle des cadres de cette profession, si longtemps rabaissée par cette élite fonctionnaire administrative compradore.
Comme tous ces confrères partis plus tôt, il y va certainement avec une très mauvaise impression de la justice de son pays, celle qui refusera de dire le droit dans des multiples procédures d’habeas corpus qu’il introduira et plaidera de toutes ses forces et convictions, à la sueur et aux larmes, à la limite de l’épuisement, pour faire libérer ses clients, hommes politiques, arbitrairement et illégalement arrêtés et détenus en violation flagrante des règles édictées par le code de procédure pénale.
On le revoit, lors des différentes conférences de presse égrainer toutes ces incohérences, les unes aussi graves que les autres, comme un prieur avec un chapelet alternant sans arrêt des pater noster aux Ave maria sans que le ciel s’en émeuve. Ce ciel, ici l’imperuim des juges.
C’est aussi le souvenir d’un Avocat d’une chaleureuse confraternité comme ce soir, dans sa voiture en 2018,où nous écumons en présence du Bâtonnier Jackson NGNIE KAMGA, différentes agapes organisées dans les domiciles de nos jeunes confrères qui avaient prêté serment ce jour.
Ses confrères le savaient et l’avaient élu à p’usieurs reprises membre du très sélectif conseil de l’ordre, où il siégeait encore jusqu’à sa mort.
C’est pourquoi aussi, nous lui rendrons, comme à notre manière des obsèques vives.
Enfin, comme pour dire avec cet autre combattant de la cause qu’il croyait de juste :
” La mort m`est un gain…
Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ est aux portes.
Désormais la couronne de justice m`est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là.”
Paul de Tarse.
Que la fortification soit maintenant avec ses familles fraternelles et confraternelles.
Par Maître Christian Bomo Ntimbane