Cameroun, Patrice Nganang: Le test de Rorschach de Biya
Par Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
L’arrestation inexpliquée de l’écrivain Patrice Nganang devient rapidement une épreuve de Rorschach pour le régime de Yaoundé. Par cette arrestation extra-judiciaire par l’un de ses hommes de main, Paul Biya pensait certainement que c’était une bonne idée. Pourtant il pourrait aussi bien ouvrir définitivement les portes de l’enfer à son régime trentenaire.
Le monde entier est témoin de ce dont le régime Biya est réellement le nom, lui qui dépense des fortunes auprès des cabinets de communicants pour être présenté comme une « démocratie apaisée », alors que cette dictature implacable ne cesse d’utiliser « l’outrage » – un crime de lèse-majesté réservé aux Rois et aux Reines de droit divin – pour faire taire toute forme de dissidence légitime dans le pays.
En effet, quand on n’a qu’un marteau, comme le régime de Yaoundé, tout le reste ressemble à un clou.
Néanmoins, aussi dérangeant que cela puisse être, le CL2P a le bon mot pour qualifier les attitudes et les comportements du régime, tels que le laisse transparaître l’arrestation de Patrice Nganang. Ce mot est «folie». Pendant ce temps le typique supporter sociopathe du régime Biya continue lui à proférer que cette arrestation illégale n’a rien à voir directement avec un problème quelconque; puis à nier que le pays fait face à des problèmes graves. Ces idiots utiles du régime Biya vont même jusqu’à suggérer que l’arrestation arbitraire du Dr. Nganang est méritée, à cause disent-ils de son arrogance supposée et son culot d’interpeller le régime de Biya sur sa responsabilité dans la guerre civile anglophone. Ces pervers masochistes persistent à penser que la guerre civile anglophone n’est pas liée aux violations grave des droits de l’Homme au Cameroun. Aussi insistent-ils à marteler que les Camerounais ordinaires ne sont confrontés à aucun problème!
Mais ces aveuglements conscients fonctionnent comme un test de Rorschach: car la façon dont ils sont reçus est entièrement dictée par les tendances idéologiques de chaque Camerounais.
Parmi les tristes sous-produits de ce test de Rorschach, il y a le fait que le régime de Yaoundé veut intentionnellement faire taire les Camerounais ordinaires. Dans la hiérarchie des menaces mortelles auxquelles sont confrontés les Camerounais ordinaires, le chômage, l’effondrement des systèmes de santé, l’insécurité galopante, et la violence latente. Il n’est dès lors pas honteux que dans la bataille des idées, le gouvernement ne puisse plus offrir que la chasse à l’homme de tous les camerounais ordinaires qui ne veulent précisément pas s’incliner à l’autel des obscénités du régime de Paul Biya.
Le plus gros problème pour le régime de Biya est sa croyance erronée dans sa souveraineté nationale à lui et pour lui tout seul (pas à celle des Camerounais ordinanirees ni du Cameroun dans le concert des nations). Le Cameroun est pourtant membre de la Cour pénale internationale de La Haye qui a compétence de poursuivre les chefs d’État en exercice et les conflits en cours. De plus, les organisations de droits de l’Homme, tel que le CL2P, comprennent aussi parfaitement comment les normes internationales des droits de l’Homme sont internalisées dans les sociétés contemporaines et fonctionnent au sein de la communauté internationale. Pour un régime qui se soucie tellement de son « image publique » et un président qui cultive la façade d’une démocratie affable voulue apaisée, arrêter Nganang est certainement une fausse manœuvre qui aura des conséquences incalculables. Le régime de Biya ferait bien de regarder voire de revoir au plus vite ses propres orthodoxies.
Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Cameroon, Patrice Nganang: Biya’s Rorschach test
By Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The unexplained arrest of Patrice Nganang is fast becoming the regime’s Rorschach’s test. This arrest by one of Biya’s goons thought it was good idea at the time, however, he might as well opened up the gates of hell for the regime of Yaoundé.
The whole world is witnessing what the Biya’s regime has spent so much money buying public relations to present the regime as an “appeased democracy” while in fact is a dictatorship using “outrage”- a crime of lese-majesty reserved to Kings and Queens – to silence legitimate dissent in the country.
Indeed, when you have nothing but a hammer, as the regime of Yaoundé does, everything else looks like a nail.
Nevertheless, as disturbing as this is, the CL2P has a good word for the regime’s attitudes and behavior such as Nganang’s arrest. That word is “crazy.” In fact, either one believes that this unlawful arrest is directly reflective of a given problem or one is denying that that given problem exists at all. This is silly and manipulative. To suggest, as the regime’s sycophants and pervert masochists did that Nganang’s arrest is deserved for his supposedly arrogance in calling out the Biya’s regime and its responsibility in the Anglophone’s civil war is silly from brainwashed people who continue to think that the Anglophone’s civil war is not related to grave human’s rights violation. Hence, to suggest that ordinary Cameroonians face no problems in Cameroon at all is beyond the pale.
Hence, these forms of conscious blindness function like a Rorschach test: The way in which they are received is dictated entirely by each Cameroonian’s ideological leanings.
Among the sad byproducts of this Rorschach test, is the regime of Yaoundé’s seemingly intentional effort to strike ever-greater fear in the hearts of ordinary Cameroonians. In the hierarchy of mortal threats facing ordinary Cameroonians, unemployment, crumbling health care systems, rising insecurity and violence, it is a shame that in the battle of ideas, the government can only offer an “open season” on ordinary Cameroonians who do not tow the Biya’s regime line.
The biggest problem for the Biya’s regime is their misguided beliefs in national sovereignty. Cameroon is a member of the International criminal Tribunal of La Hague, therefore, has jurisdiction over sitting heads of state and ongoing conflicts. More, human rights organizations, such as the CL2P, understand how international human right norms are internalized and function within the international community. For a regime who cares so much about its “public image” and a president who cultivate the façade of an affable appeased democrats, arresting Nganang is definitely a wrong move that will have consequences and the Biya’s regime will do well to looks at its own orthodoxies.
Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P