La situation du Cameroun est plus qu’inquiétante. Loin du patriotisme de pacotille, il faille l’examiner avec minutie. Le niveau de pourrissement de l’État, des valeurs, de la cohésion sociale sont tels que de nombreux risques pèsent effectivement sur la paix et la stabilité de ce pays. Regardons les choses avec froideur.
Sur le plan économique, l’État du Cameroun n’a plus d’argent. Il subit actuellement une crise économique violente avec de fortes répercussions sur le plan social ( grèves des différentes corporations). Le tissu social s’est progressivement délite sans que des mesures ne soient prises pour l’empêcher. L’État est à son 5eme emprunt obligataire. Il s’endette auprès des institutions ( BAD, FMI) ou des partenaires bilatéraux à l’instar de la Chines. Les recettes ne permettent plus de maintenir son train de vie. L’argent de l’endettement qui aurait pu servir à relancer le système de production, à créer de nouveaux pôles de richesse a été consommé dans les dépenses de prestige et détournés par les fonctionnaires. L’unité de mesure des détournements au Cameroun est aujourd’hui le milliard.
Les tensions politiques observables, la formalisation dans l’espace public du discours tribal, ne s’inscrivent pas seulement dans la lutte de succession, mais l’effondrement de l’État rentier et clientéliste. Il n’y a plus d’argent pour acheter ou récompenser tout le monde. Or l’État est perçu non pas comme un instrument de développement mais d’enrichissement personnel et de réussite dès lors la compétition est devenue une complétion pour le contrôle de la rente. À terme elle ouvre la voie à des affrontements ethniques qui peuvent déboucher sur des veileites espérantistes.
La CAN 2019, était pour Biya un moment d’affirmation de son pouvoir, de sa légitimité. Paul Biya a parfaitement conscience que le football est le seul instrument permettant de concilier les camerounais de tous les bords. Les trentenaires qui n’ont connu que Biya n’ont pas vu la CAN. C’était un moment important pour lui. Mais, la CAN est plus que jamais compromise et incertaine. Il aura commis deux erreurs : tout d’abord, il aura accepté les nouvelles règles de la CAF avec le passage de 16 à 24. Ce qui non seulement ne correspond pas au cahier de charge de 2014 mais en plus de cela on ne change pas les règles du jeu au cours d’un match. Plus grave, dans sa logique de personnalisation du pouvoir et de construction dans l’imaginaire des Camerounais du fait qu’il soit indispensable pour le pays, il a pris l’engagement de tenir la CAN de 2019.
En cas de refus d’organisation, ce qui est planifié à la CAF, ce serait d’abord son échec personnel. Car Paul Biya a laissé son administration retarder tous les projets afin que certains puisse bénéficier de marchés de gré à gré. C’est trois ans après l’attribution de la compétition qu’il créée un comité d’organisation. Ce n’est pas seulement un signe de laxisme, mais également qu’il ne contrôle peut-être plus rien et est devenu otage du système. Des milliards seront à nouveau engagés et seront remboursés par les générations futures.
Sur le plan politique, la crise anglophone est à son paroxysme. Les informations en notre possession son très grave. Jamais l’unité de ce pays n’a été aussi ébranlé. Paul Biya a reçu de Ahidjo un pays avec une nation en construction, riche et prospère. 35 ans après, Les anglophones que Ahidjo a travaillé à unir avec les francophones demandent leur départ. Les emblèmes de l’Etat sont déchirés, ambassades attaquées, manifestation s, écoles brûlées…. Que dira Ahidjo s’il se levait de son cercueil…Paul Biya a maintenu en place depuis un an un gouvernement qui doit être tenu pour principal responsable. Or cette fois ci la répression et la corruption n’ont plus d’effets. Ils demandent le fédéralisme. Or Paul Biya ne concédera jamais la fédération. Au risque de voir imploser l’État.
Que dire de la guerre contre Boko Haram, des soldats meurent, des primes détournés. La colère monte dans l’armée. La situation sécuritaire est préoccupante. Mais ce qui importe pour ce gouvernement c’est la corruption, le vol. Les élections de 2018 sont proches, mais incertaines….
L’AVENIR DU CAMEROUN EST PRÉOCCUPANT ET PAUL BIYA EST PRESQUE DOS AU MUR. CE GOUVERNEMENT VA SIMPLEMENT L’ENTERRER.
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Cameroun : Le gouvernement prépare une plainte contre la CAF
Le gouvernement de Paul Biya a une autre carte contre la CAF. Alors que la mission d’inspection de la CAF débute au Cameroun le 19 août 2017, le gouvernement pense déjà aux conclusions de ce qui est considéré à leurs yeux comme un audit et non une inspection.
D’après nos sources, le gouvernement de la République entend déposer une plainte au Tribunal arbitral du Sport ( TAS) contre la CAF au cas où les conclusions de la mission venait à lui retirer l’organisation de l’événement. C’est la panique à Yaoundé, qui dénonce également le fait que la mission soit en grande partie constituée de maghrébins au moment où l’Algerie et le Maroc sont également candidats pour reprendre la CAN. La plainte contre la CAF est parallèlement en préparation avec la visite des inspecteurs.
La décision de porter plainte est pilotée directement par la présidence de la République qui voit derrière les dernières sorties du président de la CAF Ahmad, une volonté de nous retirer la CAN. Ce que le gouvernement trouve inacceptable. Car non seulement la CAF a changé le cahier de charge, ce qui risque d’être contesté auprès du TAS, en plus de cela souligne une source, il reste deux ans pour finaliser les infrastructures.
Boris Bertolt.