Déja avec ses 200 millions de dollars de fortune répertoriée en 2014 dans le classement Forbes des plus riches présidents africains, son épervier n’était toujours pas parvenu à le trouver, après toutes ces années d’un endurant dressage judiciaire…Souhaitons que ce soit le cas après les révélations de la télévision Suisse sur la “traque aux dictateurs”.
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Ses courtisans et partisans auront vite fait de placer cette fortune colossale dans “l’ordre normal” d’un État devenu la propriété unique d’un autocrate qui y règne sans discontinuer depuis 36 interminables années.
Rappelons simplement pour information que monsieur BIYA est fils de paysan, et qu’il aura fait toute sa longue carrière dans la haute administration du Cameroun; un pays qui figure précisément parmi les plus pauvres et endettés de la planète (en partie) à cause de sa mauvaise gouvernance chronique depuis 1982.
L’imposture d’une probité toute présidentielle aura ainsi une fois de plus vécu
La désinformation est un art consommé dans les dictatures...
Il aura ainsi suffi que le magazine américain Forbes livre un classement des chefs de l’État les plus riches du continent africain, plaçant le président du Cameroun Paul BIYA à la cinquième position (avec une fortune estimée au bas mot à 200 millions de dollars US)… pour que le régime de Yaoundé aille précipitamment chercher un démenti “camerounais” chez son voisin et ami du Congo Brazzaville, Dénis Sassou Nguesso, promoteur de “Forbes Afrique” …Peut-être y aura-t-il encore recours cette fois-ci.
Pourtant une simple application de l’article 66 de la constitution du Cameroun, obligeant notamment une déclaration de patrimoine à tous les hauts responsables politiques et administratifs, aurait pu suffire, éviter le ridicule, voire atténuer l’effet dévastateur dans l’opinion de ce qui constitue en réalité un secret de polichinelle jusqu’ici.
Que non!
Il faut continuer à entretenir l’imposture d’une probité toute présidentielle au Cameroun, à travers la vitrine moralisante d’une campagne nationale de lutte contre la corruption baptisée pompeusement “opération épervier”; à une époque et dans un monde où des acteurs internationaux peuvent aisément déterminer avec une précision quasi chirurgicale la traçabilité et le montant des avoirs de tel ou tel dignitaire africain.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
Richest African Presidents 2014
Le classement Forbes 2014 :
9) Robert Mugabe : $10 Million
8) Idriss Deby: $50 Million
7) Goodluck Jonathan: $100 Million
6) King Mswati III : $100 Million
5) Paul Biya: $200 Million
4) Uhuru Kenyatta: $500 Million
3) Teodoro Obiang Nguema Mbasogo : $600 Million
2) Mohammed VI of Morocco: $2.5 Billion
1) Jose Eduardo dos Santos: $20 Billion
Source: cameroon-info.net