Cameroun : Polycarpe ABAH ABAH, un autre prisonnier politique de Paul Biya, accablé par les procès et les condamnations infligés par le régime qu’il a tant servi!
En cet après hol-up électoral, de terreur généralisée, de boycott systématique, et de «dauphinat» supputé, n’oublions pas les prisonniers politiques camerounais de Paul Biya, dont Polycarpe Abah Abah , ancien ministre de l’économie et des finances, artisan notamment de l’atteinte par le Cameroun du point d’achèvement de l’initiative PPTE en 2006, détenu arbitrairement depuis le 31 mars 2008.
Polycarpe Abah Abah est considéré comme une des principales victimes de l’opération épervier initiée il y a plusieurs années déjà par le président du Cameroun Paul Biya. Il aura tour à tour écopé de 06 ans d’emprisonnement ferme le 12 juin 2012 pour une fallacieuse tentative d’évasion aggravée (manière de justifier son interminable détention provisoire), puis successivement de 25 ans de prison en 2014, et 20 ans en 2016 à l’issue de procès kafkaïens portant sur de supposés détournements de deniers publics.
La liste des procès et des condamnations est loin de s’arrêter là, au point où le concerné aurait demandé à ses juges du Tribunal Criminel Spécial de Yaoundé (TCS) devant lesquels il a pris l’habitude de comparaître:
« Condamnez-moi à mort … » …puisque que vous semblez avoir été instruit de « bien vous assurer que M. Abah Abah va finir ses jours derrière les barreaux ». Sauf grâce présidentielle, bien évidemment!
Pourquoi un tel acharnement? La réponse est certainement à trouver dans la lutte fratricide à l’ascension ministérielle voire présidentielle que se livrent les élites politiques issues de la même ère géographique que le Président Paul Biya, notamment les ressortissants du Dja et Lobo, particulièrement de Zoétélé, où le tout puissant ministre et homme voulu de confiance du Président, Edgar Alain Mebe Ngo’o ne tolère aucune autre tête qui dépasse.
Dès lors inutile de nous attarder indéfiniment sur ces accusations, procès, et condamnations à l’appel qui ont perdu toute crédibilité. Si ce n’est qu’ils sont venu confirmer certains des critères arrêtés par notre organisation depuis sa création, qui concourent en toute objectivité à penser que M. Abah Abah est un prisonnier politique (présentation
– Le justiciable fait face à une multiplication de procédures, dans une sorte de procès à tiroirs dont le seul but est de le maintenir en détention sans motif valable (3)
– La détention dans une prison spéciale, autre que celle de droit commun (4)
En conclusion, le Comité de Libération des Prisonniers Politiques:
– Dénonce une torture blanche et un acharnement d’un autre siècle contre M. Polycarpe Abah Abah, en violation d’un principe juridique élémentaire qui interdit qu’un citoyen soit jugé deux fois pour les mêmes faits.
– Fait à nouveau remarquer qu’au moins 5 procès ont déjà été intentés contre M.Abah Abah, dont quatre (04) pour détournement de fonds, et un (01) pour tentative d’évasion.
Autant dire que nous ne nous faisons aucune illusion sur le caractère politique de ce rouleau compresseur contre un homme victime de son appartenance supposée ou réelle au fameux G11 (groupe de jeunes hauts commis de l’État soupçonnés par des services spéciaux camerounais d’avoir voulu succéder à Paul Biya en 2011); et en appelons l’État du Cameroun à sa libération immédiate.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)