C’est la conséquence d’une grève des détenus qui a mal tourné hier dimanche
Une autre mutinerie à la prison de Garoua, presqu’un an après la dernière. Des détenus de la prison centrale du chef-lieu de la région du Nord, ont initié un mouvement d’humeur pour réclamer des meilleures conditions de vie. Sur instruction du gouverneur, les forces de l’ordre sont intervenues. Le bilan fait état de quatre morts et une quarantaine de blessés.
L’Œil du Sahel du 13 mars 2006, renseigne que des coups de feu en provenance du pénitencier, ont été entendus hier aux premières heures de la matinée. « …ce sont près de 800 éléments lourdement armés du BIR, du GPIGN, de la gendarmerie, de la police et des militaires qui ont pris d’assaut la prison. Cette intervention musclée marquait l’aboutissement d’une grève des prisonniers débutée depuis le mercredi 9 mars 2016 ».
Ce jour-là, quelques-uns des 1758 détenus ont entrepris d’assiéger la cour principale de la prison, se plaignant de la chaleur étouffante qu’il faisait à l’intérieur des cellules. Ils en ont profité pour réclamer des meilleures conditions de détention.
« Face à la situation, le régisseur Francis Wantoh a décidé, sur instruction du gouverneur de la région du Nord, Jean Edi’i Abate, de prendre des mesures spéciales. 43 ventilateurs plafonniers sont ainsi achetés à hauteur de 850 000 Fcfa. Mieux, le jeudi 10 mars 2016, il est décidé d’accroître le ravitaillement en eau des prisonniers », écrit notre confrère.
Mais les détenus rejettent ces mesures qu’ils considèrent comme insuffisantes. A en croire un gardien de prison dont l’identité est restée secrète, les prévenus du pénitencier ont alors exigé l’arrivée du Procureur général près la Cour d’appel afin de diligenter leurs dossiers. Ils ont ainsi refusé de regagner leurs cellules comme le demandait le régisseur.
L’Œil du Sahel indique que «Dans la journée du samedi, 12 mars 2016, alors qu’ils sont toujours en grève, une bagarre déclenche entre prisonniers. Le détenu Hessana, né vers 1960 et originaire de Guider, est battu à mort. Ses bourreaux empêchent le médecin de la prison d’intervenir pour lui porter secours. Il décède au bout de deux heures. Un autre détenu s’en sort avec une fracture grave au tibia ».
C’est le débordement de trop pour le régisseur qui saisit à nouveau le gouverneur. « Jean Edi’i Abate réunit son état-major dans la soirée du 12 mars et prend la décision de renvoyer de force les prisonniers dans leurs cellules ». D’où l’intervention des forces de l’ordre ce dimanche. L’assaut a fait 3 morts, 40 blessés côté prisonniers et 7 du côté des forces de maintien de l’ordre, dit le journal.
La dernière mutinerie à la prison de Garoua a eu lieu le 29 mars 2015. A l’origine, toujours le problème des conditions de détention. Conçue pour recevoir 500 pensionnaires, elle en est à 1758, parmi lesquels 1022 prévenus.
Par Jean-Marie NKOUSSA | Cameroon-Info.Net