Au Cameroun, une nouvelle audience s’est tenue ce mercredi 19 octobre dans le procès d’Ahmed Abba, le correspondant de RFI en haoussa poursuivi pour complicité d’actes de terrorisme et non-dénonciation d’actes de terrorisme. Début octobre, ses avocats avaient plaidé la nullité du rapport de l’expert présenté comme témoin par l’accusation. Ils avaient demandé la relaxe de notre confrère. Ce matin, le tribunal leur a donné en partie satisfaction : le rapport est bien rejeté, mais pas question de relaxe. Une autre expertise va être demandée.
Le tribunal a partiellement suivi la plaidoirie des avocats de la défense, lors de la dernière audience devant le tribunal militaire à Yaoundé, le 5 octobre dernier.
Les avocats d’Ahmed Abba avaient démontré que l’acte de constitution de l’expert l’avait été en violation des procédures légales en la matière. Ils avaient par la suite appelé le tribunal à ne pas admettre le rapport de cet expert comme support de l’accusation. Et enfin, après avoir constaté, l’absence des preuves et des témoins, ils avaient demandé la relaxe pure et simple d’Ahmed Abba.
A l’audience de ce matin, les juges ont agréé le rejet de cet expert et le rapport qu’il avait produit. Le tribunal a nommé un nouveau collège d’experts, deux en l’occurrence, qui dispose d’un délai d’un mois pour analyser et produire un nouveau rapport d’expertise. Tous les objets recueillis chez Ahmed Abba sont présentés au tribunal comme pièces à conviction.
Ce nouveau rapport sera débattu contradictoirement dans le fond entre l’accusation et la défense à la prochaine audience qui a été fixée au 7 décembre 2016. Entre-temps, Ahmed Abba va rester en détention.
Par RFI