Ahmed Abba, correspondant en langue haoussa de RFI à Maroua au Cameroun, était à nouveau à la barre ce mercredi matin, au tribunal militaire de Yaoundé. Il y est poursuivi depuis une dizaine de mois pour complicité d’actes de terrorisme et non-dénonciation d’actes de terrorisme. Après la défection des témoins annoncés par l’accusation, les experts commis par le tribunal ont eux aussi brillé par leur absence à l’audience de ce jour. La défense qui dénonce des manœuvres dilatoires a déjà introduit un recours pour annulation des poursuites, faute de preuves, auprès du ministre de la Défense.
L’audience a duré à peine dix minutes, juste le temps pour le tribunal de constater l’absence des experts et donc du rapport d’expertise pour lequel ils avaient été commis. Le renvoi a donc été décidé comme une évidence, les parties étant dans l’impossibilité d’aller plus loin dans l’examen à fond du dossier. La prochaine audience a été fixée au 4 janvier 2017.
Dans l’intervalle, les experts devraient avoir déposé leur rapport au tribunal. Ils disposent pour cela encore d’une dizaine de jours, soit le 18 décembre, délai de rigueur. Les avocats de la défense ont indiqué que si à échéance, ce rapport d’expertise n’était toujours pas disponible, ils introduiraient auprès du juge une demande de relaxe pure et simple d’Ahmed Abba.
Une démarche similaire notamment au recours pour l’arrêt des poursuites a par ailleurs été engagée auprès du ministre de la Défense qui a la tutelle administrative du tribunal militaire. Ahmed Abba est poursuivi par-devant cette juridiction depuis février 2016 pour complicité d’actes de terrorisme et non-dénonciation d’actes de terrorisme. Une dizaine d’audiences après l’ouverture de ce procès, aucune preuve n’a été versée à sa charge et aucun témoin non plus n’a été présenté au tribunal.
Mardi sur nos antennes, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a réitéré la demande de la France de libérer Ahmed Abba.