D’après « Essingan », un journal indépendant à capitaux privés, paraissant à Yaoundé, Laurent Esso le ministre camerounais de la Justice et Yap Abdou le président du Tribunal criminel spécial (TCS), ont « camouflé » la vérité dans l’affaire Camair, ayant abouti à la double condamnation à perpétuité de l’investisseur camerounais Yves Michel Fotso, par ailleurs ancien administrateur directeur général de la compagnie nationale aérienne.
En mai 2014, apprend-on, le liquidateur de la Camair mettait à la disposition du Minjustice, Laurent Esso, et du président du TCS, Yap Abdou, des éléments de preuves disculpant Yves Michel Fotso sur huit des neuf chefs d’accusation initialement formulés contre lui.
Dans ces documents révélés par la presse, il se dégage que dans la plainte de la liquidation Camair au montant total de 69 milliards FCFA contre Yves Michel Fotso, « après confrontations avec l’accusé devant le juge d’instruction du tribunal criminel spécial (TCS) et analyses, la liquidation a ramené ses prétentions à 20 milliards FCFA ».
« Seuls la CBC avec un montant de 8,657 milliards FCFA, Bombardier à hauteur de 8,934 milliards FCfa et l’assureur Chanas pour un montant de 482 millions FCFA restent dans le fichier des débiteurs de la liquidation Camair. Un montant de 1,757 milliard FCFA est imputé à Yves Michel Fotso. Somme intégralement payée par la suite par l’homme d’affaires en exécution au protocole d’accord entre les deux parties », lit-on dans le journal.
Emile Christian Bekolo, [liquidateur] explique aux autorités judiciaires comment il entend procéder aux recouvrements des créances en souffrance auprès des débiteurs ainsi clairement identifiés. A en croire des sources internes, la plus grande difficulté de la liquidation Camair est de « réclamer l’argent à des gens que le tribunal à implicitement déchargé de leurs engagements en désignant Yves Michel Fotso comme le débiteur de l’argent qu’ils détiennent alors que nous avions déjà engagé des conditions de récupération de ces sommes comme dans le cas de Bombardier y compris avec l’implication du ministre des Finances et de la présidence de la République. »
Toutefois, malgré ces éléments le disculpant et le paiement du corps de délit, en exécution au protocole d’accord avec la partie civile, Yves Michel Fotso a été doublement été condamné à perpétuité par la justice camerounaise.
La presse camerounaise parle d’une « dissimulation » des preuves qui sont à l’avantage de l’homme d’affaires.
Armand Ougock avec Essingan, Yaoundé
Source : KOACI