Le procès à la demande de la défense d’Hamed Abba, à été renvoyé au 16 Novembre 2017
Notre confrère correspondant de RFI en haoussa, arrêté à Maroua dans l’extrême-nord du Cameroun en juillet 2015 et emprisonné depuis alors qu’il faisait son travail de journaliste, est poursuivi pour non dénonciation et blanchiment d’un produit issu d’un acte de terrorisme. Il avait été condamné en première instance à dix ans de détention ferme.
L’audience d’hier qui a duré près de quatre heures a opposé l’accusation et la défense sur la question de la recevabilité de documents présentés comme à charge par le ministère public. Le procès a finalement été renvoyé au 16 novembre 2017.
Le commissaire du gouvernement et les avocats de la défense se sont livrés tout au long de l’audience à un débat très disputé, l’enjeu étant la recevabilité ou non en l’absence de toute autre preuve ou de témoin de documents présentés comme à charge par l’accusation.
Finalement, admis au procès, l’examen au fond de ces documents devrait s’avérer crucial. « Il y a ce procès-verbal d’audition du suspect qui a été établi à la gendarmerie, plus de quatre mois après son arrestation. Il y a le procès-verbal de saisie. Le procès-verbal de synthèse, d’enquête préliminaire. Tous ces documents ont été établis pratiquement quatre à cinq mois après son arrestation. Toutes les pièces sont enterrées à l’arrestation d’Ahmed Abba. Donc je ne peux pas comprendre que mon client soit d’abord arrêté, et par la suite, qu’on va chercher les pièces pour établir sa culpabilité », s’étonne maître Clément Nakong, l’un des avocats d’Ahmed Abba.
La défense, qui dit rester sereine dans la perspective de cette prochaine audience, a néanmoins sollicité un report pour bien la préparer : « Il s’agit simplement de mieux préparer notre client parce que, qu’on le veuille ou non, il a été condamné à dix ans d’emprisonnement en instance, donc il est question pour nous de défendre sa liberté, sans lésiner sur aucun moyen. Nous avons pensé qu’il était de bon ton que nous prenions un tout petit peu de temps pour nous mettre dans de bonnes conditions pour donner sa version des faits. »
Ce procès en appel qui se distingue par une certaine célérité pourrait dès le 16 novembre livrer son verdict.
■ Me Charles Tchoungang, un autre conseil d’Ahmed Abba, livre son sentiment au sortir de l’audience
« C’est le sentiment d’avoir eu en face de nous des juges professionnels qui ont pris le temps d’instruire cette affaire avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup d’écoute. En tant qu’avocat, je suis satisfait de la manière dont les débats se sont conduits et la qualité de la présidence qui a toujours équilibré les partis, qui a toujours autorisé ce qu’on nous avait refusé en [première] instance, que les prétendues preuves du commissaire du gouvernement soient analysées et contredites par les nôtres.
Tous les Camerounais qui étaient dans la salle, le président l’a rappelé qu’il faut qu’au sortir de ce débat, tout le monde voit de quoi ce dossier est fait et où se trouve la vérité. Comme on l’a vu aujourd’hui, contre monsieur Ahmed, il n’y avait rien. Il avait des procès-verbaux d’audition, il y avait des procès-verbaux de synthèse, il y avait des documents de reconstitution d’une saisie dont le procès-verbal a été annulé. Il y avait une troisième expertise dont les deux premières ont été annulées. Tout cela ne fait pas un dossier. »Notre confrère correspondant de RFI en haoussa, arrêté à Maroua dans l’extrême-nord du Cameroun en juillet 2015 et emprisonné depuis alors qu’il faisait son travail de journaliste, est poursuivi pour non dénonciation et blanchiment d’un produit issu d’un acte de terrorisme. Il avait été condamné en première instance à dix ans de détention ferme. L’audience d’hier qui a duré près de quatre heures a opposé l’accusation et la défense sur la question de la recevabilité de documents présentés comme à charge par le ministère public. Le procès a finalement été renvoyé au 16 novembre 2017.
Le commissaire du gouvernement et les avocats de la défense se sont livrés tout au long de l’audience à un débat très disputé, l’enjeu étant la recevabilité ou non en l’absence de toute autre preuve ou de témoin de documents présentés comme à charge par l’accusation.
Finalement, admis au procès, l’examen au fond de ces documents devrait s’avérer crucial. « Il y a ce procès-verbal d’audition du suspect qui a été établi à la gendarmerie, plus de quatre mois après son arrestation. Il y a le procès-verbal de saisie. Le procès-verbal de synthèse, d’enquête préliminaire. Tous ces documents ont été établis pratiquement quatre à cinq mois après son arrestation. Toutes les pièces sont enterrées à l’arrestation d’Ahmed Abba. Donc je ne peux pas comprendre que mon client soit d’abord arrêté, et par la suite, qu’on va chercher les pièces pour établir sa culpabilité », s’étonne maître Clément Nakong, l’un des avocats d’Ahmed Abba.
La défense, qui dit rester sereine dans la perspective de cette prochaine audience, a néanmoins sollicité un report pour bien la préparer : « Il s’agit simplement de mieux préparer notre client parce que, qu’on le veuille ou non, il a été condamné à dix ans d’emprisonnement en instance, donc il est question pour nous de défendre sa liberté, sans lésiner sur aucun moyen. Nous avons pensé qu’il était de bon ton que nous prenions un tout petit peu de temps pour nous mettre dans de bonnes conditions pour donner sa version des faits. »
Ce procès en appel qui se distingue par une certaine célérité pourrait dès le 16 novembre livrer son verdict.
■ Me Charles Tchoungang, un autre conseil d’Ahmed Abba, livre son sentiment au sortir de l’audience
« C’est le sentiment d’avoir eu en face de nous des juges professionnels qui ont pris le temps d’instruire cette affaire avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup d’écoute. En tant qu’avocat, je suis satisfait de la manière dont les débats se sont conduits et la qualité de la présidence qui a toujours équilibré les partis, qui a toujours autorisé ce qu’on nous avait refusé en [première] instance, que les prétendues preuves du commissaire du gouvernement soient analysées et contredites par les nôtres.
Tous les Camerounais qui étaient dans la salle, le président l’a rappelé qu’il faut qu’au sortir de ce débat, tout le monde voit de quoi ce dossier est fait et où se trouve la vérité. Comme on l’a vu aujourd’hui, contre monsieur Ahmed, il n’y avait rien. Il avait des procès-verbaux d’audition, il y avait des procès-verbaux de synthèse, il y avait des documents de reconstitution d’une saisie dont le procès-verbal a été annulé. Il y avait une troisième expertise dont les deux premières ont été annulées. Tout cela ne fait pas un dossier. »
Bisallah Abdu: