L’armée camerounaise, en guerre contre Boko Haram
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Au Cameroun, la région de l’Extrême-Nord est régulièrement la cible d’attaques meurtrières de Boko Haram. Les attentats sont souvent perpétrés par des kamikazes, dont des femmes ou des adolescents. Nos reporters ont suivi plusieurs unités de l’armée camerounaise, et notamment son unité d’élite en immersion dans ce nouveau foyer terroriste du centre de l’Afrique.
À 1 000 km de Yaoundé, la région de Maroua, capitale de la province de l’Extrême-Nord du Cameroun, vit au rythme des attaques suicides. Ces attaques sont souvent perpétrées par des jeunes filles ou garçons transformés en bombes humaines dans des camps d’enrôlement de Boko Haram, au Nigeria voisin.
Depuis 2013, lorsque les islamistes nigérians, ralliés à l’organisation de l’État islamique (EI), ont commencé à attaquer le territoire camerounais, des centaines de personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l’Extrême-Nord. Empêcher les jihadistes de venir frapper au Cameroun en traversant la frontière poreuse est une mission cruciale pour l’armée camerounaise, en première ligne pour défendre le territoire et empêcher l’infiltration des kamikazes.
Pendant cinq jours, nous avons pu partager le quotidien de ces soldats camerounais engagés dans la traque des kamikazes. Sous bonne escorte – une quinzaine d’hommes armés -, nous avons parcouru des centaines de kilomètres de pistes cahoteuses de cette région aride et pauvre, difficile d’accès.
Un “père courage” dans la brousse
Nous avons suivi plusieurs unités du corps d’élite de l’armée camerounaise, le Bataillon d’intervention rapide. Collecte de renseignement, patrouilles de surveillance et, surtout, préparation d’une intervention contre une base arrière de la secte islamiste au Nigeria. Une opération risquée, qui s’inscrit dans une nouvelle stratégie : aller frapper les futurs kamikazes dans leur bastion au Nigeria.
En marge de l’offensive de l’armée camerounaise, certains choisissent des méthodes pacifiques pour tenter de lutter contre le terrorisme. C’est le cas de prêtres, comme le père Grégoire Cador, un Français qui a donné sa vie à l’Évangile et à sa paroisse de Tokombéré, où il est en mission depuis une vingtaine d’années.
Malgré les risques, il a choisi de ne pas abandonner ses fidèles chrétiens, qui représentent une infime minorité dans l’Extrême-Nord à majorité musulmane. Ce “père courage”, accompagné 24 heures du 24 d’une escorte armée, part dans les recoins de la brousse prêcher la fraternité entre les différentes communautés religieuses, afin, dit-il, d’éviter une “guerre totale”. Mais face à Boko Haram, les prêtres risquent de devenir des cibles de choix.
Source : france24