Parcours d’une Kamerunaise engagée:
[ot-video type="youtube" url="https://www.youtube.com/watch?v=M1O3V8ylsMo"]
QUI EST HENRIETTE EKWE
Henriette Ekwe Ebongo est une journaliste, éditrice et militante politique camerounaise. Elle a reçu le Prix international Femme de courage en 2010.
Elle est l’éditeur de l’hebdomadaire indépendant Babel et est l’un des fondateurs de la branche camerounaise de l’ONG anti-corruption Transparency International.
Henriette Ekwe Ebongo est née le 25 décembre 1949 à Ambam dans le sud du Cameroun. Elle est la fille de Anatole Ebongo, fonctionnaire de l’état et directeur aux douanes camerounaises. Elle grandit dans une fratrie de 10 enfants dont 3 mourront en bas âge.
Les affectations de son père emmènent la famille à de nombreux déménagements. Elle fréquentera des établissements à Ambam, Bonandoumbé, Nkongsamba, École du centre de Yaoundé et Petit Joss à Douala. Après les Lycée Leclerc et Joss, elle obtient le bac en 1969.
Elle se rend en France où elle étudie l’anglais. Elle obtient une licence d’histoire en 1974 à l’institut des hautes études internationales à Paris. Elle termine sa maitrise d’anglais à Londres. Après ses diplômes, Henriette, qui adopte le nom de ‘Nyangone’ -fille vaillante en béti – se consacre entièrement à la lutte politique.
Elle y rencontre les militants de l’union des étudiants camerounais et la fédération des étudiants noirs de France. Ce qui est son premier contact politique. Elle devient membre du Manidem et ensuite de l’UPC alors clandestine. Elle fera la rencontre de plusieurs futurs grands leaders africains comme Tabo Mbeki, Laurent Gbagbo…
Elle s’occupera du recrutement pour le parti, en compétition avec les recruteurs de l’UNC, le parti au pouvoir. Elle s’occupe aussi de la rédaction du journal Kamerun Nouveau.
L’appel de Paul Biya en février 1983 à Paris à la diaspora en exil politique au retour reçoit un échos à ses oreilles. Trahie et traquée par le régime, elle vivra 1,5 ans entre 1985 et 1986 en clandestinité en pays Bamiléké, caché par d’anciens militants de l’UPC. Les années de combats se poursuivent avec une arrestation en 1990 et s’achèvent en 1991 avec l’avènement du multipartisme.
Elle et les autres combattants de l’UPC déchantent car le pouvoir reconnait l’UPC de Augustin Frédérick Kodock. Mouvance dans laquelle elle et ses camarades ne se reconnaissent pas et qu’ils considèrent comme un suppot du régime en place. Henriette Ekwe abandonne la lutte politique après cette dislocation qui est fatale à son mouvement dit des fidèles. Elle se lance dans des projets personnels.
Henriette Ekwe s’engage dans le journal ‘Le Front Indépendant’ en 1996 puis ‘La Nouvelle Expression’ en 1997. 2005 voit le retour du Front indépendant devenu Le Front. Elle lance son propre journal Bebela en 2011, dont la parution est stoppée à cause des difficultés financières.
En 2010, elle est la première africaine à recevoir le prix du courage.
Elle est une des pionnières de la lutte politique. Sollicitée par Paul Biya pour faire partie de Elecam, elle décline l’offre d’un comité dont les règles sont verrouillées. Ebongo prône la liberté de la presse, l’égalité des sexes, les droits humains et la bonne gouvernance.
Elle était active dans la lutte contre la dictature dans les années 1980, et la campagne actuelle contre la corruption du gouvernement, la discrimination et les violations des droits de l’homme. Pendant ce temps, elle a souffert de la répression, la torture et prises un tribunal militaire.
[spacer style="1"]
DERNIÈRES NOUVELLES HENRIETTE EKWE
Par Abdelaziz Moundé, Journaliste
Selon des informations concordantes de l’Hôpital Général de Douala et celle indiquée sur la page d’une consœur Marion Obam, à son chevet, Henriette Ekwe est dans un état stable, ayant subi une intervention au cours des dernières heures.
C’est une note d’espoir et un relatif soulagement pour tous ceux qui apprécient cette brave dame et ont exprimé une vive inquiétude à la suite de l’accident dont elle a été victime et de son admission dans cette formation hospitalière.
La veille reste active. Nous tenons à rappeler par conséquent que le soutien à Henriette Ekwé est lié à une seule chose : la solidarité envers une figure majeure du combat pour les libertés, la dignité du Cameroun et de l’Afrique, la liberté d’expression et le statut viable du journaliste au Cameroun.
Elle est aujourd’hui une personnalité qui transcende les stricts cadres de sa famille ou de ses proches, d’où l’émotion suscitée par cette nouvelle.
Il n’y a donc aucun titre de gloire à se prévaloir ni d’une proximité ni d’une prise d’initiative. L’essentiel est la cohésion pour des causes essentielles, humaines et salutaires.
Au-delà des prières et des marques d’attention, ceux qui souhaitent apporter un soutien en toute transparence et concorde à Mme Ekwe doivent avoir la possibilité de faire.
Par conséquent, la page de soutien et les différentes initiatives indiquées de façon responsable, concertée et partagée ce matin, se poursuivront. En toute sérénité et cordialité.
[spacer style="1"]
PRÉSIDENT OBIANG NGUEMA, ARRÊTEZ VOTRE HYPOCRISIE ET VOTRE CYNISME!
Par Seme Ndzana
Henriette Ekwe, une icône de la presse camerounaise, a le 09 novembre dernier, sur la route Bata-Mbini en Guinée Equatoriale, été victime d’un accident de la circulation dans une voiture Mercedes 500 conduite par un chauffeur visiblement saoul, a rapporté Félix Epée 8 jours plus tard tel que repris sur la toile. Elle faisait partie d’une forte délégation d’Afrique Media se dirigeant à Bata pour assister au congrès du parti au pouvoir le PDGE (Parti Démocratique de la Guinée Équatoriale).
Pour une raison qu’on ignore, Henriette Ekwe se retrouve huit jours plus tard dans l’un des hôpitaux-mouroirs du Cameroun, à Douala. Il y’a trois jours “elle a failli passer de vie à trépas… à Douala, son état s’étant compliqué au point de la plonger dans le coma”.
Depuis lors, beaucoup d’entre nous passons des nuits blanches à cogiter des plans d’évacuation aux Etats-Unis ou en Europe. D’autres font des démarches auprès de Paul Biya pour qu’il accorde son évacuation sanitaire en France, où ses proches et lui-même ont l’habitude d’être évacués, ainsi que les financements. Car tout ce qui fait échouer tous nos scénarii, c’est le manque d’argent. Et dans tout ce drame, c’est comme si le gouvernement de Guinée équatoriale, nouvel émirat pétrolier du Golfe de Guinée, n’était pas concerné.
Rappelons-nous ici que c’est bien Obiang Nguema Mbatsogo et/ou son fils héritier, qui a entraîné Henriette Ekwe et tous les autres d’Afrique Média dans cette aventure’ et qu’il les utilise comme des instruments de sa guerre personnelle contre la France, depuis que la justice française est aux trousses de son fils pour des “biens mal acquis”, un conflit désormais transformé en cause panafricaniste. Pourquoi Obiang Nguema reste-t-il étranger au sort d’Henriette Ekwe, qui pendant l’accident se dirigeait à Bata pour réaliser un publi-reportage sur son parti-Etat PDGE et sa personne? Obiang Nguema est-il entrain d’appliquer aussi sur Henriette Ekwe le même sort qu’il réserve depuis deux décennies aux Camerounais sur le sol de son pays, à savoir les refouler systématiquement, souvent avec violence et assassinats?
Obiang Nguema a-t-il utilisé Henriette Ekwe comme une orange pressée, qu’il a ensuite rejetée à Paul Biya pour l’achever? Le prix reçu par Henriette Ekwe des mains de Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat, aux cotés de Michelle Obama, peut-il fonder la méfiance et la haine d’Obiang envers notre brave héroïne et doyenne médiatique?
Sinon qu’est-ce qui coutait à Obiang Nguema de dépêcher un avion médicalisé à Bata il y’a dix jours pour évacuer Henriette Ekwe aux Etats-Unis où son fils est bien installé, ou en Europe, ou même en Afrique du Sud ou Cuba? Pourquoi ne le fait-il toujours pas à partir de Douala? Pourquoi Obiang Nguema et son fils laissent-ils mourir Henriette Ekwe? C’est quelle hypocrisie ça? Quel cynisme!
Toute personne qui peut entrer en contact avec le président équato-guinéen Obiang Nguema sur le sort de notre sœur Henriette Ekwe, faites-le sans tarder s’il vous plaît!!!
Car, nos efforts tournent en rond, alors qu’elle se meurt.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun.