Les États-unis durcissent le ton au moment où la mission conjointe de l’Union Africaine (UA), du Commonwealth et de la Francophonie s’achève à Yaoundé
Il s’agit à l’évidence d’une mission conjointe de la dernière chance – vraisemblablement dépêchée au Cameroun à l’initiative d’une diplomatie française soucieuse comme à son habitude de protéger le régime trentenaire de Paul Biya…avant qu’un déluge de sanctions américaines ne s’abatte sur lui, consécutivement au génocide de faible intensité (déjà plus 3000 morts civils) qu’il continue de commettre en toute impunité dans la partie anglophone du pays .
C’est l’occasion de rappeler à ceux de ses dignitaires qui seraient tentés de s’adosser à la France pour éviter ou atténuer l’effet des éventuelles sanctions américaines, que ni l’ancienne puissance coloniale, ni l’Union Africaine (UA), ni l’Union européenne (UE), encore moins le Commonwealth et la Francophone ne leur seront réellement d’un grand secours; puisqu’ils finiront comme souvent en pareille circonstance par s’aligner sur la position de fermeté américaine.
D’où l’urgence de sortir rapidement de la langue de bois habituelle et du déni systémique à Yaoundé, en affichant véritablement la volonté de parvenir à la paix civile au Cameroun, à travers:
– la libération immédiate de tous les prisonniers politiques,
– la conclusion d’un cessez le feu conjoint
– la tenue d’un vrai dialogue inclusif autour d’une médiation ou supervision internationale,
– et le report de la parodie d’élections convoquée pour février 2020.
Nous plaidons depuis des mois en faveur d’un isolement total du régime de Paul Biya, à l’instar de celui qui fut appliqué à la dictature de Robert Mugabe au Zimbabwé, ou à Nicolás Maduro au Vénézuéla.
C’est malheureusement en effet la seule stratégie internationale réaliste et efficace qui puisse être audible par une tyrannie camerounaise enfermée depuis 37 années dans une répression aveugle de ses propres ressortissants.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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Washington, DC (27 novembre 2019)
Le secrétaire d’État adjoint américain aux Affaires africaines, Nagy Tibor, a déclaré que, bien que les relations entre le Cameroun et les États-Unis restent cordiales, de lourdes sanctions seraient appliquées si le pays d’Afrique centrale continuait obstinément violer les lois internationales des droits de l’homme. Tibor a qualifié de «graves» les violations des droits de l’homme dans les régions anglophones du Cameroun, ajoutant qu’aucune mendicité des délégations camerounaises ne peut réparer des violations flagrantes des droits de l’homme.
M. Tibor a insisté mercredi sur le fait que des délégations du Cameroun devaient être envoyées pour résoudre des problèmes politiques dans l’État séparatiste d’Ambazonia. “Ne gaspillez pas l’argent des contribuables pour implorer les États-Unis d’assouplir les sanctions de l’AGOA”, a déclaré le secrétaire Tibor à une délégation conduite par le ministre délégué du Cameroun au ministère des Relations extérieures en charge de la Coopération avec le Commonwealth, Felix Mbayu. «Les États-Unis ont été trop patients avec le Camerounais Paul Biya. Il appelle une intervention militaire sur son pays. Nous ne pouvons pas nous rallier à une dictature brutale qui est déterminée à changer. “
Mbayu Felix, cependant, a dit à Tibor qu’il fallait laisser plus de temps au changement de Paul Biya, ajoutant que les mécanismes du gouvernement fonctionnaient lentement mais sûrement. «Notre président n’a pas été en bonne santé. C’est pourquoi les décisions de mendier des anglophones ont été difficiles à appliquer. Donnez-nous un jour, a déclaré le ministre Mbayu. «Nous sanctionnons également quelques soldats qui ont décapité des anglophones.» Répondant à des questions de la presse lors d’une conférence de presse conjointe à Washington DC, Mbayu a déclaré aux journalistes que les soldats d’Ambazonia sont très puissants et qu’ils ne peuvent pas être vaincus facilement. “Nous avons sous-estimé leur force et leur unité”, a déclaré Mbayu au Washington Post. «Nous avons également perdu au moins 741 soldats camerounais. Nous prions les États-Unis de sanctionner les groupes de défense Ambazonia.
” Tim Hans, un diplomate américain de premier plan, a laissé entendre que de nouvelles sanctions contre le Cameroun pourraient ressembler à celles qui ont été appliquées contre le régime du Zimbabwe de l’ancien Président Robert Mugabe. «Les anglophones souffrent vraiment et ils ont besoin de leur pays à tout prix. Ils ne peuvent pas supporter le traitement inhumain qui leur est fait », a noté Tim. Au moins 12 000 civils ont été tués par l’armée camerounaise depuis 2016, citant Human Rights Watch. Un demi-million d’anglophones vivent en tant que réfugiés ailleurs en Afrique, et des centaines de milliers de personnes sont déplacées dans les buissons.
Par Megan Zengaralli | Correspondant de Washington Tribune | Etats-Unis
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#Cameroun: quand le Minrex délégué au Commonwealth évoque l’état de santé du président Biya
Par Alex Gustave Azebaze
“Our president has not been in good health”. Déclaration du Minrex délégué Félix Mbayu cité par le média américain Washington Tribune. L’émissaire camerounais auprès du gouvernement américain tentait ainsi de justifier l’incapacité du gouvernement camerounais à prendre “des mesures sérieuses”, tel que souhaitée par les Etats-Unis et d’autres partenaires camerounais, pour mettre fin la crise politique en général, celle des régions anglophones en particulier.
C’est la première fois qu’un officiel camerounais admet publiquement les difficultés de santé du président Biya.
Authentifiée, une telle déclaration devrait avoir des conséquences institutionnelles voire constitutionnelles. Notamment sur la capacité du No1 Camerounais à assumer les charges de ses fonctions.
La constitution camerounaise confie au Conseil Constitutionnel l’exclusivité du constat d’une éventuelle incapacité présidentielle. Sans être explicite sur les cas d’incapacité, elle dispose néanmoins qu’elle ouvre la voie à la vacance du président de la république.
Avec le propos attribué au ministre délégué des relations exterieures en charge du Commonweath, pis, en mission auprès d’un gouvernement étranger, est-on dans un tel cas de figure? Voire.
Il est dès lors extrêmement utile que le gouvernement camerounais clarifie ces déclarations dont les implications sur la confiance en notre pays et ses plus hauts responsables s’en trouve affectée.