*Affaire MEBE NGO’O : Et si ce dossier relevait d’un tissu de mensonges ?*
Comme annoncé lors de l’audience du 10 mai dernier, l’Examination-en-chief du principal accusé Mebe a débuté ce jour.
Me Koe Amougou, Avocat de Mebe a consacré la séance sur l’acte d’accusation de *violation du code des marchés publics dans la convention Polytechnologies ayant causé à l’Etat un préjudice d’un montant total de 196.800.000.000 FCFA.*
L’on apprendra que cette accusation ressort des documents produits par le Contre Amiral Nsola, que cet officier soutenait que l’ex Mindef avait, sans l’accord du Président de la République, et sans en avoir qualité, modifié les termes du MOU par divers avenants du contrat commercial non autorisés, en introduisant des matériels des Sapeurs-pompiers et de la Gendarmerie, pourtant pris en compte dans le budget du 20 mai 2013. Nsola soutenait également que Mebe avait signé le marché, en le fractionnant en violation du code des marchés et qu’il avait mis le chef de l’état devant le fait accompli.
Prenant la parole, Mebe Ngo’o s’est d’abord offusqué, dans son propos liminaire, de l’illégalité de son assignation à résidence surveillée du 4 février au 5 mars 2019. Il a également condamné les comportements inhumains vécus par son épouse, sortie deux fois de l’hôpital pour être emmenée en prison, non sans rappeler les deux tentatives d’assassinat dont il a été victime.
Tout en rappelant au collège des juges, le caractère secret défense qui devait entourer le dossier en cours, il s’est dit prêt à répondre aux questions avec circonspection et réserve, car tenu au secret défense en sa qualité d’ex Mindef.
Avec force détails et un important lot de documents admis dans la procédure, Mebe Ngo’o a démonté toute l’accusation. Il a relevé que le MOU était un document d’ordre général “non engageant” qu’il avait signé le 12 janvier 2011, sur haute instructions du Président de la République à la suite de l’audience que celui-ci avait accordé au Vice Pemier ministre chinois accompagné des Présidents de Eximbank Chine et de Polytechnologies.
Par la suite, il avait été mis en mission officielle en Chine à la tête d’une délégation comprenant le chef d’état major des armées, les chefs d’état major centraux et la gendarmerie et un Officier de l’état major particulier du Président de la République, avec des ordres de mission signés par l’actuel ministre d’état garde des sceaux, alors ministre d’état SGPR. Mebe Ngo’o a relevé qu’il avait, en plus, les pleins pouvoirs signés par le Président de la République, qui lui permettaient d’engager le Cameroun et sans lesquels il n’aurait pas pu signer le contrat commercial le 4 avril 2011 à Pékin.
Mebe Ngo’o a présenté au tribunal le MOU, le contrat commercial et ses 4 avenants, ainsi que l’arrêté ministériel créant le comité de suivi et le comité technique du projet. Tous ces documents revêtus du visa de la Présidence de la République. Mebe Ngo’o s’est étonné de ce qu’un Mindef qui ne peut aller à Mbalmayo sans autorisation formelle du Président de la République, ait pu aller jusqu’en Asie, en clandestin engager le Cameroun et “mettre le Président devant le fait accompli” selon le réquisitoire du ministère. Il n’a d’ailleurs pas manqué de relever de dire que penser qu’un Mindef avait mis le Président devant le fait accompli était une déclaration très grave et légère.
De nombreux documents, portant sur la conduite et l’exécution de ce projet par les différents ministériels sectoriels ont été produits par Me Koe Amougou.
Mebe Ngo’o a terminé en affirmant qu’il n’avait jamais signé ni fractionné un marché, mais qu’il avait signé un contrat commercial avec 4 avenants tous autorisés par le Président de la République et que ce contrat a été exécuté et réalisé entièrement et de manière conforme. Par ailleurs le remboursement de cette dette arrive à échéance en 2022.
Il y a lieu de se demander comment le ministère public a pu requérir sur la seule base des accusations d’un homme, fût il Contre Amiral, sur une affaire aussi grave et sensible?
Comment le ministère public, qui répond de la chancellerie tenue par un ancien Mindef signataire de certains marchés en cause, a pu requérir sur la poursuite d’un ex Mindef qui aurait engagé l’Etat, sur un tel montant, sans l’accord du Président de la République?
L’instruction de ce dossier a t elle été à charge et à décharge ? Si oui, comment la justice n’a pas pu avoir accès à tous les documents relatifs à la conduite de ce dossier ?
Pourquoi, pourquoi, comment et comment… ?
Il convient de signaler que le Contre Amiral Nsola, passé maître dans l’art de la manipulation, a toujours revendiqué une proximité inexistante avec le Chef de l’Etat. Nsola relevé de ses fonctions comme attaché défense à l’ambassade du Cameroun en Chine, a refusé de revenir au Cameroun où il avait été rappelé, motif pris de ce que cette décision émanait du Ministre de la Défense MEBE NGO’O et non du Chef de l’Etat. Agacé par cette insubordination, le Chef de l’Etat va révoquer et rétrograder cet officier Général en le ramenant au grade de colonel.
Comment donc comprendre que ce soit sur le seul témoignage d’un aigri de cette nature, nourrissant une haine personnelle et viscérale contre le Ministre MEBE, que repose l’ensemble du dossier d’accusation?
*Que cache finalement cette procédure contre Mebe Ngo’o ? Et qui a eu cette idée d’engager une procédure dans l’armée, surtout de manière aussi légère ?*
Bnkmedias
*Rendez-vous le 23 juin*