La vérité après l’évacuation récente à l’étranger de l’industriel Yves Michel Fotso, voudrait que l’on dise enfin aux Camerounais que nombre de ces prisonniers politiques communément présentés comme des « prisonniers de luxe », à l’instar de l’ancien premier ministre Inoni Ephraïm, puis du Ministre d’État Marafa Hamidou Yaya (qui partageait ces derniers mois la même chambre d’hospitalisation que M. Fosto) sont tous dans un état de santé critique, voire à l’article de la mort, nécessitant tous des évacuations en urgence pour raisons humanitaires.
Nous arrivons en effet à la limite d’une propagande malsaine officielle, endossée puis répandue par l’écrasante majorité des Camerounais, qui a notamment consisté à banaliser la détention arbitraire de certaines personnalités, maintenues dans des conditions particulièrement dégradantes et inhumaines parfois dans des casernes de l’armée, car suspectées d’être de potentiels rivaux à l’omnipotent dictateur Paul Biya.
Qui devra assumer la responsabilité de tous ces meurtres perpétrés en silence au nom de la prétendue lutte – au demeurant légitime – contre la corruption endémique au Cameroun? Pas uniquement Paul Biya …
Parce que nous alertons l’opinion publique camerounaise et internationale sur cette triste réalité depuis au moins deux (02) décennies, et constatons amèrement les ravages de la mémoire sélective sur fond de compassion ethno-tribale, dans un pays où le crime de sang est aujourd’hui profondément ancré dans les mœurs politiques.
Et certains font ainsi mine de s’étonner du sort judiciaire et carcéral réservé par ce régime à son principal opposant Maurice Kamto et à tous ses camarades d’infortune.
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Qu’ils entérinent enfin que dans une tyrannie implacable comme celle-ci, personne n’est en réalité à l’abri de l’arbitraire judiciaire et carcéral, au pire de la mort en détention.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P