Ce qui nous force au quotidien en notre qualité de défenseurs des droits humains à être particulièrement vigilants sur ce qui est rapporté à Paris sur les violations récurrentes des droits de l’Homme dans ce pays…
Parce que cette forme singulière de proximité assumée et revendiquée entre l’ambassadeur d’une grande démocratie et l’un des derniers dictateurs africains concourt à « normaliser » un système particulièrement répressif et criminel auprès des autorités françaises. Elle va même à l’encontre des condamnations désormais unanimes des instances européennes et onusiennes.
La parfaite incarnation du double discours de la France sur la tragédie dictatoriale camerounaise:
– Officiellement en faveur de la promotion de la démocratie, du respect des droits humains, puis de l’ouverture d’un dialogue inclusif avec les opposants légitimes et les dissidents anglophones.
– Officieusement plus que jamais le (dernier) rempart voulu d’un dictateur de 86 ans, de plus en plus isolé sur la scène internationale, et à qui la France continue néanmoins d’apporter un appui multiforme: dans sa répression brutale des populations civiles, la séquestration de ses principaux opposants légitimes, et la guerre civile menée depuis 03 années contre la minorité anglophone…Au nom bien compris du maintien de la nécessaire influence de la France dans une sous-région où elle perd indéniablement du terrain.
Mais à ce double jeu, la France aura complètement tout perdu au Cameroun et dans toute la sous-région, dans quelques années.
Et ce n’est pas faute d’avoir été prévenue sur les drames consécutifs au soutien qu’elle apporte depuis 37 ans à ce tyran crapuleux et sanguinaire!
Sans doute faut-il y voir la survivance malheureuse d’un vieux tropisme raciste de sa diplomatie d’essence coloniale en Afrique noire francophone. Cette situation n’est simplement plus acceptable!
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P