Dr. Mathias Eric Owona Nguini, l’idéologue ethno-fasciste par excellence du régime de Yaoundé vient maladroitement au secours de M. Momo, après les propos délibérément antisémites de ce dernier sur “l’arrogance supposée des juifs ” qui leur aurait valu” d’être je cite: ” gazés par Hitler”, par analogie au traitement inhumain et dégradant que la dictature de Paul Biya réserve aux dirigeants séquestrés du principal parti d’opposition, Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
Nous tombons davantage des nues en constatant la banalisation des crimes contre l’Humanité dans l’inconscient d’une certaine élite politique et universitaire ouvertement réactionnaire au Cameroun.
Simplement consternant.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Cameroun : un ministre accusé de propos antisémites après avoir visé les Bamilékés
Dans un communiqué publié le 4 février, l’ambassade d’Israël au Cameroun s’est dit « choquée » par des « propos antisémites » tenus par le ministre délégué Jean de Dieu Momo au cours d’une émission diffusée sur la chaîne nationale.
Si son entrée dans le gouvernement avait été tonitruante, ses premières sorties le sont tout autant. Un mois à peine après sa nomination, le ministre Jean de Dieu Momo se retrouve au cœur d’une polémique impliquant la représentation diplomatique israélienne et la République du Cameroun.
À l’origine de cette affaire, une déclaration controversée prononcée par le nouveau ministre délégué à la Justice, dans une émission diffusée le 3 février sur la chaîne de télévision nationale, au cours de laquelle il a évoqué un épisode renvoyant à l’Allemagne nazie pour illustrer la situation politique actuelle du Cameroun.
La communauté bamiléké dans le viseur
« En Allemagne, il y avait un peuple qui était très riche, et qui avait tous les leviers économiques, c’était les Juifs. Ils étaient d’une arrogance telle que les peuples allemands se sentaient un peu frustrés. Puis un jour est venu au pouvoir un certain Hitler, qui a mis ces populations-là dans des chambres à gaz. Il faut que les gens instruits comme M. Kamto puissent savoir où ils amènent leur peuple », a ainsi affirmé le président du Paddec – un parti de la majorité présidentielle – pour expliquer les conséquences possibles de ce qu’il considère comme la stratégie politique du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.
« Je dis à mes frères bamilékés qu’il faut arrêter, car ils sont en train de se faire haïr. Qui seraient les perdants ici, au Cameroun, si la majorité présidentielle devait tout saccager comme ils [les partisans de Maurice Kamto] l’ont fait à l’ambassade ? », a-t-il ajouté, nonobstant le fait que le MRC ait nié toute implication dans les dégradations enregistrées à l’ambassade du Cameroun à Paris lors des manifestations du 26 janvier.
L’ambassade d’Israël espère des excuses immédiates
Des propos condamnés par l’ambassade d’Israël au Cameroun
Des propos rapidement dénoncés par l’ambassade d’Israël au Cameroun qui, dans un communiqué, affirme que Jean de Dieu Momo a « justifié l’holocauste ».
Selon des sources à l’ambassade d’Israël, l’affaire est prise très au sérieux. Des instructions directes auraient d’ailleurs été reçues du ministère israélien des Affaires étrangères pour condamner ce que l’ambassade estime être une « sortie qui décrit avec légèreté une histoire tragique de l’humanité ». « Outragée par cette sortie qui fait entorse à l’image des relations entre nos deux peuples, l’ambassade d’Israël espère des excuses immédiates », conclut le communiqué.
Des explications qui passent mal
À Yaoundé, cependant, les officiels semblent relativiser l’affaire. Joint par Jeune Afrique, le ministre Jean de Dieu Momo n’a pas souhaité réagir à la polémique. Des soutiens se sont par contre mobilisés pour le soutenir dans sa démarche. C’est le cas du politologue Mathias Eric Owona Nguini, qui estime que les propos de Jean de Dieu Momo ont été déformés.
« Cette affaire n’a pas lieu d’être dramatisée. Jean de Dieu Momo n’a jamais dit que la Shoah était une bonne chose. Il n’a rien justifié. Il a juste souligné qu’il ne faut pas que les politiciens camerounais utilisent le particularisme communautaire pour créer des tensions entre certains groupes, et il a pris le cas de l’Allemagne pour prévenir des effets pervers que cela peut susciter », précise le politologue. Pour lui, le ministre « n’a pas stigmatisé la communauté bamiléké, il s’en prenait plutôt aux dirigeants du MRC, qu’il accuse de cultiver un particularisme communautaire exacerbé chez les Bamilékés par instrumentalisation politique », poursuit-il.
Mais ces justifications passent mal au sein d’une partie de l’opinion publique nationale, qui considère l’avocat Jean de Dieu Momo comme un bouc émissaire utilisé par le pouvoir en place pour stigmatiser la communauté bamiléké. « Le rôle assigné à Jean de Dieu Momo, et qu’il joue avec brio, est le même qu’on assignait aux Bamilékés de service qui sacrifiaient sans vergogne leurs frères sur l’autel de leurs ambitions égoïstes, de 1958 à 1971. Il sera placé au pilori de l’histoire », affirme le lanceur d’alerte Paul Chouta, qualifiant les propos du ministre « ignobles » et « désobligeants ».
Selon un cadre du ministère camerounais des Relations extérieures ayant requis l’anonymat, le gouvernement n’est pas engagé par ce communiqué, qui cible de manière claire un individu. « Si excuses il y a, elles seront présentées par le concerné », ajoute-t-il.