Cameroun: Un pays de Démunis
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
En tant qu’organisation des droits de l’Homme, c‘est avec une grande tristesse que nous constatons que le régime Biya continue hélas de nous donner raison. Parce que quoiqu’il dise, nous continuerons de dire qu’il y a des principes moraux en jeu y compris en politique.
En effet dans notre sphère publique, nous pouvons être en désaccord sans être désagréables les uns envers les autres, ce qui signifie que le bien et le mal existent en politique, comme le régime de Biya semble l’avoir oublié depuis longtemps.
Avec le refus d’accepter le don personnel du Pr. Kamto puis la contribution du MRC dans la lutte contre le COVID 19, l’attitude du régime de Yaoundé est non seulement alarmante et dédaigneuse face aux Camerounais ordinaire, elle est immorale et inhumaine. Le régime oublie que ce n’est pas un jeu politique, il s’agit de sauver des vies humaines en urgence. Les gens qui ne comprennent pas cela ne devrait pas être au gouvernement parce qu’ils n’ont pas le droit de mettre en danger la vie des Camerounais ordinaires.
En effet, pourquoi est-ce que les Camerounais ont-ils à choisir entre sauver le régime et leurs propres vies?
Dans ce contexte, le régime de Biya n’a aucun fondement moral pour accabler les motifs Camerounais ordinaires et aucune base pour revendiquer quelque forme de sainteté morale que ce soit. Servir le dictateur au lieu de sauver des vies est un acte non seulement répréhensible mais immoral. La seule attitude normale est d’être capable de faire preuve d’humilité et de grâce. Ceci en sachant qu’il n’y a que des suppôts de Lucifer qui ne sont pas capables de faire preuve d’humilité.
Aussi, nous devons convenir qu’il y a des questions morales en jeu dans notre discours et nos pratiques civiques. Car nous avons tous des droits humains innés issus de ce que Hannah Arendt appelle la Natalité, qui est le droit d’avoir des droits. Nous ne devons donc pas être discriminés et même tués sur la base de concepts arbitraires tels que l’ethnicité et les filiations politiques ou partisanes. Ne pas respecter cela rend impossible notre discours civique et nos pratiques de base de la citoyenneté.
Ces idiots sans âmes doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas continuer à penser à la santé des Camerounais ordinaires comme une réflexion après coup, une considération secondaire par rapport à leurs petits règlements de comptes politiques. En effet il s’agit uniquement de sauver le régime et tout doit être ramené à ce seul objectif.
Les Camerounais ordinaires seront ainsi encore oubliés, être des rouages invisibles dans les machinations politiques de Biya pour combien de temps?
Au Secours! Le Nnom guii et son culte d’immortalité obscène conduit le pays a une annihilation totale. Que Dieu nous vienne aide!
Ce salut est très urgent car l’idéal d’immunité du pays est privatisé entre les mains du dictateur et ses lieutenants qui utilisent des techniques de gestion biopolitique et nécropolitique pour condamner littéralement à mort l’écrasante majorité de la population du pays.
C’est non seulement enrageant, mais plus du tout supportable humainement.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
English version
Marching off the Country into its Death
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
As a human rights organization, it is with great sadness that the Paul Biya regime continues to prove us right. We understand that there are moral principles at stake in politics. In our public sphere, we can disagree without being disagreeable to each other, which means that good and evil exist in politics, as the Biya regime seems to have long forgotten.
With the refusal to accept Prof. Kamto and the contribution of the MRC in the fight against COVID 19, the attitude of the Yaoundé regime is not only alarming and dismissive of ordinary Cameroonians, it is immoral and inhuman.
The regime forgets that it is not a political game, it is about saving lives. People who do not understand this should not be in government because they have no right to endanger the lives of ordinary Cameroonians.
Indeed, why do Cameroonians have to choose between saving the regime or their own lives?
In this context, the Biya regime has no moral basis for attributing harmful motives to ordinary Cameroonians and no basis for claiming any form of moral holiness. Serving the dictator instead of saving lives is not only reprehensible but immoral. The only normal attitude is to be able to show humility and grace. This knowing that it is not only Lucifer’s henchmen are not able to be humble. So, we have to agree that there are moral issues at stake in our civic discourse and practices.
So, we all have innate human rights born out of what Hannah Arendt calls Natality, which is the right to have rights. We should not be discriminated against and even killed on the basis of arbitrary concepts such as ethnicity and political affiliations. Failure to respect this makes our civic discourse and our basic citizenship practices impossible.
These soulless idiots must understand that they cannot continue to think of the health of ordinary Cameroonians as an afterthought. It is only a question of saving the regime; ordinary Cameroonians are forgotten, invisible cogs in Biya’s political machinations for how long?
Help! The Nnom guii and its cult of obscene immortality leads the country to total annihilation. God help us!
This salvation is very urgent because the ideal of immunity of the country is privatized in the hands of the dictator who use techniques of biopolitical management to kill the majority of the country.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P