Après plus d’un mois d’attente, la Commercial Bank Of Cameroun a finalement produit le relevé de compte bancaire de l’ancien directeur des Impôts et ancien ministre des Finances. Il a été présenté à l’audience de ce jeudi 2 octobre au Tribunal criminel spécial de Yaoundé. Ses avocats ont sollicité un renvoi pour avoir le temps de prendre connaissance de ce document.
63 bordereaux. Ainsi se présente l’historique du compte bancaire de l’ancien directeur des Impôts et ancien ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah. Ce document retrace les mouvements bancaires dans ce compte et permettra de voir un peu plus clair sur le détournement de 1,8 milliards de f Cfa qui est reproché à Abah Abah. Le montant était destiné au remboursement des frais de la TVA.
Ce relevé de compte produit par la Commercial Bank of Cameroon a été exigé par les avocats de la défense depuis le 17 août dernier. Il a été présenté ce vendredi 2 octobre au Tribunal criminel spécial (Tcs) de Yaoundé par le représentant du ministère public. Mais les conseils de l’ancien patron de la Direction des Impôts ont sollicité un renvoi afin de leur permettre de mieux s’enquérir de cette historique de compte. La cause a été reportée au 14 octobre prochain.
Une erreur de la Cbc
Cette affaire est en jugement depuis le 19 janvier denier au Tcs. Il s’agit en effet d’une erreur commise en mai 2000 par la Cbc en créditant le compte personnel de l’ancien directeur des Impôts plutôt que celui intitulé « Remboursement de la TVA ». Une erreur confessée par la banque à Abah Abah en ce termes : »Ayant pris conscience de l’erreur commise, nous avons unilatéralement… corrigé les écritures comptabilisées initialement sur votre compte personnel par le débit du compte de ‘’remboursement de TVA’’ et sous bonne date et valeur…nous nous excusons de cet incident qui, nous l’espérons ne portera pas atteinte ni à votre honorabilité, ni à celle de la banque ».
Rappelons que le 13 janvier dernier, le Tribunal criminel spécial a condamné Polycarpe Abah Abah à 25 ans de prison ferme pour le détournement de plus d’un milliard de F Cfa. Mais au cours d’une conférence de presse le 17 janvier, le pool de ses avocats a non seulement soutenu que les faits qui mettaient leur client hors de cause ont été occultés par le tribunal, mais aussi dénoncé l’instrumentalisation de la justice par le politique. Depuis mars dernier, Polycarpe Abah Abah est reconnu comme un prisonnier politique par le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun, une ONG lancée en France le 3 mai 2014.