SIGNEZ LA PÉTITION: PRÉSIDENTIELLE 2018 APPEL A LA RETRAITE DU PRÉSIDENT PAUL BIYA
Pourquoi c’est important Monsieur le Président,
Par cette lettre, nous renouvelons le constat que durant votre long règne vous avez bâti avec hardiesse un système politique où tous vos compagnons avouent publiquement, à la veille de chaque élection présidentielle, leur incapacité à continuer votre œuvre. Par cet écrit, nous venons devant le peuple camerounais, partager votre tristesse face à la trahison dont se rendent coupables ceux qui, se réclamant de vous, se sont montrés incapables d’auréoler votre longue carrière de chef de l’État de succès tangibles qui auraient dû améliorer de façon indubitable la vie des camerounais par l’accomplissement de vos volontés politiques.
Monsieur le président, nous avons parlé de trahison, oui, nous en parlons ; d’autant plus que dans vos adresses à la nation, vous avez de façon déterminée, situé les responsabilités de vos collaborateurs dans les manquements que vous avez eu le doigté d’évoquer comme les causes de vos échecs : faut-il rappeler l’inertie du gouvernement et de la fonction publique que vous avez très souvent dénoncée et qui mine la réalisation de vos projets qui dorment dans les tiroirs ? Comme vous l’avez dit, « Trop de temps a été perdu » par vos collaborateurs et votre régime, « Trop d’efforts dépensés en pure perte » par notre peuple, la corruption de ceux qui se réclament de vous et que vous prétendez combattre vigoureusement, «continue de freiner » l’action de votre régime, «nos grands projets industriels et miniers ont marqués le pas » en raison de ce que « une certaine forme de routine ou d’inefficacité paraît s’être installée ». L’agriculture à laquelle vous avez associé l’élevage et la pêche devrait « générer de grands projets agro-industriels qui dorment dans les cartons depuis des années ».
Monsieur le président, nous voulons vous renouveler notre satisfaction parce que vous avez dit avec courage que : « les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur de nos attentes » trente quatre ans durant. C’est très certainement pour cela que vous vous êtes demandé si « nous sommes incapables de faire ce que d’autres pays comparables au nôtre ont fait ou sont entrain de faire ». Nous voulons donc reconnaître que vous avez fait ce que vous avez pu, même si ce que vous avez pu faire est très peu au regard des trente quatre années dont vous avez disposées en rusant avec notre peuple pour modifier la constitution de 1996 que, par votre serment, vous avez juré solennellement devant Dieu et devant les hommes de conserver, protéger et défendre. Par ce parjure du 14 avril 2008 vous avez convaincu notre peuple de votre ferme volonté de demeurer en fonction jusqu’à votre dernier souffle, très certainement par crainte des persécutions que vous avez infligées au président AHIDJO dont vous n’avez pas sécurisé la vie hors du palais. Face à ces angoisses, nous voulons vous exhorter à faire œuvre utile en rencontrant la classe politique de l’opposition et la société civile à l’effet de mettre en place un consensus politique visant à sécuriser votre fin de règne car nous rêvons de vous voir comme vos homologues ABDOU DIOUF, JERRY JOHN RAWLINGS , ALPHA OMAR KONARE , SAM NUJOMA et bien d’autres anciens chefs d’Etat libres dans leurs pays où ils vivent sans persécutions.
Monsieur le président, nous vous appelons donc à envisager de prendre votre retraite à la fin de ce mandat. Nous vous exhortons à ne pas céder aux sirènes de mauvais alois qui chantent pour que vous soyez leur couverture dans leurs entreprises de prédation. Nous vous appelons, en ces moments troublés par les laudateurs de toutes sortes, à mettre les militants de votre parti et tous vos collaborateurs face à leurs responsabilités et leurs consciences, afin que les ambitions inhibées et cachées se libèrent et s’expriment comme des volontés de poursuivre votre œuvre. Car comment pouvez-vous comprendre que personne parmi vos multiples collaborateurs et autres chanteurs de louanges à votre adresse, ne se propose de poursuivre votre œuvre au moment où vous devez aspirer à prendre votre repos ; faudrait-il que le peuple camerounais comprenne que trente quatre ans durant, vos collaborateurs n’ont rien appris de vous ?
Non ! Monsieur le président, nous avons bon espoir qu’en annonçant votre retraite dès la fin du mandat en cours vous donnerez à la vie politique du pays une grande énergie qui ne manquera pas de faire des élections présidentielles de 2018 un moment de renaissance de la nation camerounaise. Monsieur le président, nous vous appelons à envisager dès à présent votre retraite.
Fait à Douala vendredi le 05 février 2016