CAN 1972 ET 2019: TRAUMATISMES RÉPÉTITIFS
L’organisation de la CAN 2019 au Cameroun n’aura été qu’une vaste entreprise de diversion populiste. Un autre cirque pour amuser les masses et les empêcher de se révolter. Un autre triste exemple d’un régime connu pour agir sans aucun sens des responsabilités, mais surfant en permanence sur la chance avec une communication publique astucieuse, musclée, et cynique, qui agite rituellement la menace de répression généralisée sur fond de propagande, de distributions de pains, de-sardines, puis de divertissements autour de cirques vulgaires afin de nous distraire jusqu’à la mort. Il s’agit d’un feuilleton ridicule dont la raison d’être tient uniquement au soutient à un régime réactionnaire, qui a fait du Cameroun une société profondément servile.
La situation dans son ensemble est celle d’un pays triste et masochiste, traumatisé à répétition par des espoirs déçus, les échecs retentissants, et les rêves entretenus par les charlatans du régime tyrannique en place; mais toujours paralysé et enlisé dans un présent où une dictature trentenaire jouit cyniquement de ses propres transgressions comme le Marquis de Sade. La CAN 1972 a été un événement traumatisant lorsque le pays n’a pas réussi à gagner la finale et que la propagande du régime d’alors avait échoué à contenir le sentiment d’humiliation collective . Et comme à son habitude, le régime tyrannique avait dressé une liste de boucs-émissaires qui ont été accusés puis jetés des années durant en prison pour ne plus jamais être revus.
Nous veillerons à ce que cela ne se reproduise pas! Parce que le parallèle avec 1972 est obsédant.
Pourtant, le Cameroun doit relever bien d’autres défis, plus urgents et vitaux pour sa population notamment la minorité anglophone réprimée, que l’organisation en 2019 et même 2021 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
Il ne devrait pas y avoir de honte à vivre sous des contes de fées ratés. Nous ne trouvons pas de secours émotionnel, ni de satisfaction physique dans les relations entretenus avec des « FayMen » qui vendent des illusions, et disons-le franchement, qui vendent des conneries. Le CL2P comprend néanmoins qu’il est difficile de ne pas s’ouvrir aux traumatismes du passé, mais la prise de conscience de soi est encore plus essentielle pour résoudre les problèmes qui nous rendent vulnérables aujourd’hui.
En effet, nous étions déjà quelques uns à le dire courageusement depuis le début de cette vaste entreprise de diversion populiste sans réellement être entendus, et devrions au moins nous réjouir que la Confédération Africaine de Football (CAN) en soit enfin arrivée à la même conclusion rationnelle que nous. Cela n’empêchera évidemment pas que les nombreux idiots utiles du tyran Paul Biya continuent de nous brocarder en « anti-patriotes ».
Mais comme l’écrit l’écrivain américain Howard Zinn: «La dissidence est la forme la plus élevée de patriotisme».
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
CAN 1972 AND 2019: REPETITIVE TRAUMA
The CL2P has always acknowledged that the CAN 2019 in Cameroon, was a vast enterprise of populist diversion. Another circus to amuse the masses and keep them from revolting. Another sad example of a regime known to act without any sense of responsibility but luck and astute cynical PR if not widespread repression in this bread, sardines and circuses bullshit to amuse ourselves to death. A silly soap opera whose raison d’être is laid out solely to support a reactionary regime making our society a deeply servile society.
The big picture is one of a masochistic and sad country repeatedly traumatized by hopes and dreams but always paralyzed in the present by a regime that cynically relishes its own transgression. The CAN 1972 was a traumatic event when the country failed to win and the regime’s propaganda failed. As the regime always does, many scapegoats were blamed and thrown in jail never to be seen again.
The parallel with 1972, however, is haunting.
Indeed, Cameroon faces many other challenges, more urgent and vital for its population, especially the English-speaking minority, than the 2019 organization of the African Cup of Nations (CAN).
There ought not to be shame about living under failed fairy tales. We don’t find emotional succor or physical satisfaction in relationships with Fay men selling bullshits. The CL2P, however, understands that opening up to past trauma is difficult, but self-awareness is key to addressing issues that leave us vulnerable.
Thus, the CL2P has been brave enough to say this since the beginning of this vast, populist diversion venture, and should at least rejoice as the African Football Confederation (CAN) has finally come to the same rational conclusion. This will not, of course, prevent the many useful idiots of the tyrant Paul Biya from continuing to scoff at us as « anti-patriotic ».
But as the American writer Howard Zinn writes: « Dissent is the highest form of patriotism »
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P