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Et le mal pour la réputation continentale des Camerounais est fait!
En effet quand un peuple comme celui du Gabon, manipulé ou pas, veut aussi viscéralement se défaire de l’emprise d’un homme assimilé à tort ou à raison à un cauchemar d’un demi siècle, tous les vrais démocrates ont l’obligation morale de le soutenir.
Parce qu’il y arrivera tôt ou tard, avec ou sans notre soutien.
La raison -si tenté qu’Ali Bongo et ses soutiens camerounais en aient – voudrait qu’il entende ce petit son distillé par ce peuple et ne s’enferme pas dans un duel à mort avec son alter égo Ping, qui aurait été ou ne serait qu’une étape transitoire vers une alternance véritable et inévitable.
Il se joue au Gabon des enjeux que certains d’entre-nous -Camerounais – refusons obstinément de percevoir par peur légitime d’un lendemain incertain pour certains notamment dans la presse dite indépeendante, trempés jusqu’au cou dans les combines avec la dictature de Paul Biya. Mais ces enjeux se poseront un jour ou l’autre à chacun des pays de la sous région, avec peut-être des conséquences plus tragiques et dramatiques qu’au Gabon.
C’est en cela que ce pays et son peuple nous parlent à tous, ressortissants d’Afrique centrale.
Ce n’est ni Jean-Marc Ayrault, ni Jean Ping, encore moins Ali Bongo qui fera emporter le bon vœux sur le feu (et vice versa) au Gabon… C’est le petit peuple courageux et pour le moins respectable de ce pays qui aura le dernier mot.
La France n’est plus capable aujourd’hui d’imposer ses choix stratégiques à des peuples y compris Africains qui aspirent légitiment au changement. Celui du Gabon ne veut plus d’un Bongo à sa tête…Cela pourrait nous paraître imbécile, naïf, voire irréaliste…mais il n’y a plus de doute que ce soit sa volonté qui finisse par prévaloir aussi bien face aux préférences de la France, à la culture camerounaise du statu quo tyrannique, voire aux ambitions dynastiques des deux protagonistes de Libreville.
Rien n’arrêtera la marche de ce peuple vers la démocratie élective, même pas les hordes de forces de sécurité transformées en milices d’Ali Bongo.
Joël Didier Engo, Président du CL2P